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Main-d’œuvre exploitée en Australie

Actu | Ailleurs | publié le : 02.06.2015 | Catherine Abou El Khair

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Main-d’œuvre exploitée en Australie

Crédit photo Catherine Abou El Khair

Le Sénat se penche sur les conditions de travail de milliers de jeunes touristes et migrants.

Avec ses visas d’un an renouvelables qui permettent aux 18-30 ans de profiter du soleil tout en travaillant, l’Australie ressemble à un eldorado pour les globetrotters qui souhaitent financer leur séjour. Mais, parmi les 160 000 étrangers actuellement sur place au titre des programmes « Working holiday » ou « Work and holiday », certains sont exploités pour faire les récoltes ou travailler à des postes peu qualifiés. Saisi en mars dernier pour mesurer l’étendue du problème, le Sénat australien va rendre, le 22 juin, un rapport sur l’ensemble des « visas de travail temporaires » et leur impact sur le marché de l’emploi. À l’initiative de cette commission figurent des sénateurs écologistes et travaillistes. Ces derniers déplorent « l’habitude honteuse du gouvernement Abbott d’ignorer ou de rejeter catégoriquement les réclamations sur ce sujet ».

Début mai, la chaîne télévisée ABC en a rajouté une couche en montrant des Hongkongais et des Taïwanais travaillant dix-huit heures par jour dans les champs ou dans l’industrie agroalimentaire. Recrutés au noir par des intermédiaires, en contact avec les sous-traitants chargés d’apporter la main-d’œuvre aux agriculteurs ou aux usines, ils n’ont jamais été payés en presque deux ans. Unique confédération du pays, le Conseil australien des syndicats, Actu, dénonce de longue date cette exploitation. « Avec un taux de chômage de 6 % et de 14 % chez les jeunes, il faut durcir les règles afin que les employeurs utilisent de la main-d’œuvre locale », déclare sa présidente, Ged Kearney. Un discours qui perce difficilement dans un pays favorable à l’immigration de travail.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair