Il y a quelques mois, L’Oréal faisait sensation en annonçant que plus de 90 % de ses embauches passaient désormais par LinkedIn, au détriment des job boards et des chasseurs de têtes. À l’instar du géant des cosmétiques, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à recourir aux réseaux sociaux, particulièrement LinkedIn et Viadeo, pour trouver de nouveaux talents. Mais cette stratégie n’est pas forcément une garantie de réussite. Et, contrairement aux idées reçues, elle peut être longue.

Comme pour les autres canaux de recrutement, celle-ci n’exonère pas les DRH de mettre en place une méthodologie précise. Certains cabinets de conseil proposent même des formations spécifiques afin d’« éviter les pièges du recrutement via les réseaux sociaux », preuve que la maîtrise est encore loin d’être acquise.

Laurent Brouat, directeur du cabinet Link Humans, pointe la méconnaissance des professionnels des RH vis-à-vis de ces outils. « Avant d’être des moyens de recruter, LinkedIn et Viadeo sont des réseaux qui servent à s’informer et à se faire connaître. Or, souvent, les RH ne savent ni les utiliser ni ce qu’en attendent les candidats. Ceux-ci sont pourtant plus intéressés par le recruteur que par l’entreprise. Il faut donc aussi que ce dernier soit visible. »

Recruter sur les réseaux sociaux nécessite également un gros travail de veille, surtout quand l’entreprise recherche des profils pointus et pénuriques. « Il faut faire de l’anticipation, fouiller, décrocher son téléphone pour contacter des personnes qui ne sont pas forcément en recherche de poste et bien étudier les changements dans les entreprises susceptibles d’entraîner des départs », explique le consultant. Les entreprises qui ont, en interne, de bons connaisseurs de ces réseaux peuvent alors gagner du temps et de l’argent. À terme, néanmoins, les réseaux sociaux ne devraient pas devenir l’unique source pour trouver des talents. Ni éliminer le contact humain. « Ces outils vont rentrer dans les processus de recrutement. Mais la valeur ajoutée des RH, c’est de savoir convaincre les candidats de rejoindre l’entreprise. Les recruteurs vont devoir endosser les habits de commerciaux de leur société », prévient Laurent Brouat.