Une résidence services n’est pas une maison de retraite. » Avant d’entamer le dialogue, le DRH de Domitys (1 200 salariés, 124,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013), Jean-François Favène, s’assure systématiquement que son interlocuteur connaît son activité, « à mi-chemin entre l’hôtellerie et l’établissement médico-social ». Une résidence services est un ensemble immobilier accueillant des personnes âgées autonomes dans des appartements indépendants et leur proposant des services adaptés : ménage, repas, loisirs, aide à la mobilité, petits travaux, etc.

Domitys exploite 47 résidences dans l’Hexagone. Leader de ce marché en plein boom, l’opérateur tourangeau prévoit d’en ouvrir une dizaine cette année. Il compte passer le cap des 200 résidences en 2020. Ce qui l’amènera à recruter 180 personnes, dont une dizaine de directeurs, dès cette année. Une résidence moyenne de 130 appartements compte une quinzaine de salariés (réception, ménage, maintenance, animation, service à table), dont un directeur et un adjoint. Missions de ces managers : réaliser et gérer un budget, commercialiser les logements, animer les relations avec les résidents, ainsi qu’avec leur équipe… « Faute de formation adaptée, nous recrutons des professionnels issus du monde de l’hôtellerie, du secteur médico-social ou d’écoles de commerce », explique Jean-François Favène. Il précise que Domitys consacre plus de 4 % de sa masse salariale à la formation.

En marge de l’école interne à Domitys, qui forme l’ensemble des salariés, il a créé, il y a cinq ans, une « pépinière » de futurs directeurs adjoints : 35 jeunes diplômés ont bénéficié d’un cursus sur mesure de six à douze mois, leur apportant des formations métiers (outils de gestion et de facturation, droit social, management, gestion immobilière, techniques de vente) et des compétences médico-sociales qui leur manquent. Ce cursus alterne les formations théoriques conçues en partenariat avec des masters spécialisés – comme Management des organisations médico-sociales – et des stages dans une résidence « en vitesse de croisière », c’est-à-dire ayant ouvert depuis au moins deux ans. « Chaque futur directeur adjoint est suivi par un cadre référent au siège et tutoré par un directeur adjoint en poste », indique Jean-François Favène.

Le DRH insiste sur les connaissances spécifiques requises : processus du vieillissement, pathologies liées à l’âge, notion de bientraitance ou accompagnement des proches. À l’issue de leur parcours, ces « jeunes talents » sont appelés à exercer leur nouveau métier durant deux ou trois ans, avant, si tout se passe bien, d’être promus directeurs. Cinq des 35 adjoints passés par la pépinière ont déjà franchi cette marche. Ce qui représente la moitié des 10 directeurs nommés en 2014. « Nous voulons, assure Jean-François Favène, inscrire nos collaborateurs dans une dynamique. » Celle-ci semble visiblement bien lancée.