logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

Une bâtisseuse pour faire grandir l’Unsa

Actu | Eux | publié le : 04.05.2015 | E.B.

Image

Une bâtisseuse pour faire grandir l’Unsa

Crédit photo E.B.

Elle a pris du galon lors du congrès de l’Unsa, qui s’est déroulé du 31 mars au 2 avril dans l’indifférence générale. Secrétaire nationale à l’emploi depuis juillet 2014, Vanessa Jereb a ajouté l’économie à ses responsabilités. Chargée de communication à l’origine, cette femme de 45 ans était jusqu’alors déléguée syndicale centrale chez SFR. Après des années de galère pour faire reconnaître son organisation, elle a hissé l’Unsa au premier rang, avec un score de 29,54 %, raflant la place à la CFDT.

C’est ce parcours de terrain qui a attiré l’attention de Luc Bérille, le patron de l’Unsa. « Elle est issue d’une entreprise privée, ce qui permet d’équilibrer un peu le poids du public parmi les secrétaires nationaux. Par ailleurs, elle est bosseuse et a fait ses preuves en construisant une équipe syndicale à partir de rien. » Un détail qui compte alors que la création et le développement de sections syndicales sont des obsessions pour la maison. Estampillé « Ambition 2017 », un document préparatoire au congrès recensait plusieurs centaines de sections syndicales créées entre janvier 2013 et janvier 2015.

Comme pour inviter les participants à redoubler d’efforts. « Il faut absolument que l’on soit présents dans les négociations nationales pour rassurer nos militants sur notre avenir. Si l’on n’y arrive pas en 2017, il faudra que cela soit pour le coup d’après », estime Vanessa Jereb. Très investie dans son nouveau rôle, l’ancienne DSC n’en est pas moins restée active chez Unsa Com, son syndicat à Numéricable/SFR. « L’équipe a souhaité que je les accompagne le plus possible après mon départ. Mais il est prévu que je sois remplacée ce mois-ci. » Une situation que connaissent d’autres secrétaires nationaux nouvellement élus. « Dans une petite structure comme la nôtre, il est important d’assurer une transition en douceur », approuve Luc Bérille. De toute façon, il n’était pas question de garder les deux casquettes. « J’ai déjà fait l’expérience entre 2005 et 2008. Et je n’ai pas tenu. Il y a trop à faire chez SFR », abonde Vanessa Jereb. Pour autant, le challenge qui s’annonce pour elle à l’Unsa est comparable à celui relevé dans son ancienne entreprise. C’est-à-dire bâtir. Fondée en 1993, l’Union nationale des syndicats autonomes court depuis vingt ans après sa légitimation. En mars 2013, lors de la première mesure de la représentativité syndicale, son score a plafonné à 4,29 %. Un résultat honorable pour une organisation qui ne peut se présenter librement aux suffrages des salariés que depuis quatre ans. Mais insuffisant pour offrir à ses dirigeants le droit de s’asseoir à la table des négociations lors des grands-messes avec le patronat. Rageant pour cette quadra, cantonnée au rôle de spectatrice.

Au risque de bousculer ses aînés, l’Unsa veut gagner sa place et atteindre les 8 % requis pour intégrer le cercle des syndicats reconnus au niveau national. « Nous allons y parvenir, assure Vanessa Jereb. Depuis que la création d’une section n’est plus contestable devant le juge, nos militants peuvent se concentrer sur l’information à apporter aux salariés et imposer l’Unsa comme un syndicat utile. » Sa détermination n’a d’égal que le ressentiment des autres délégués syndicaux de SFR. Ceux qui veulent bien parler d’elle lui trouvent tous les défauts. Mais aucun ne s’appesantit sur le fait qu’elle leur a surtout piqué des électeurs.

Vanessa Jereb

Secrétaire nationale de l’Unsa, chargée de l’emploi et de l’économie.

1994

Entre à SFR.

2003

Création de l’Unsa SFR.

2014

L’Unsa, première organisation syndicale chez SFR.

Auteur

  • E.B.