Elle a beau être photographe de métier, elle ne tient pas vraiment à être sous les feux de la rampe. Discrète, Fanny Dombre Coste s’est fait connaître mi-mars avec son rapport sur le droit d’information des salariés en cas de cession d’entreprise. Commandé par Emmanuel Macron et Carole Delga, il a été perçu par l’aile gauche du Parti socialiste comme une énième reculade face aux concessions octroyées après la fermeture de Florange.

En fait, il se veut surtout pragmatique. Car ce « bébé » Frêche, plongé dans le bain de la politique par le truculent ex-maire de Montpellier, est tout sauf dogmatique. « Maintenir le dispositif et assurer la sécurité juridique des cessions, voilà le bon équilibre », estime cette novice à l’Assemblée. Qui a été entendue. Les deux ministres ont entériné la proposition qui avait ses faveurs : remplacer l’annulation de la vente en cas de défaut d’information par une amende proportionnelle au prix de cession.

Un amendement au projet de loi Macron devrait également renforcer l’obligation de communiquer tous les trois ans sur les projets de vente. « Deux mois, ça n’est pas suffisant pour préparer une reprise », estime-t-elle. Fanny Dombre Coste sait de quoi elle parle : elle a elle-même racheté le fonds de commerce de son patron. Dans un mois, l’artisane sera à nouveau en pleine lumière avec un rapport sur les transmissions des TPE-PME. « 37 000 emplois disparaissent à la suite de la fermeture d’entreprises qui n’ont pas trouvé preneur, clame-t-elle. Il faut faire évoluer le regard sur la transmission et la valoriser autant que la création. »