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La course à pied, c’est bon pour le business

Actu | À suivre | publié le : 04.05.2015 | A.-C.G.

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La course à pied, c’est bon pour le business

Crédit photo A.-C.G.

Avec les beaux jours, les courses destinées aux salariés fleurissent. Les entreprises y voient un bel outil de communication et de cohésion. Mais c’est aussi un marché juteux.

Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à vouloir faire courir les salariés ? Le 21 mai, le parvis de la Défense devrait prendre des airs de grand meeting sportif à l’occasion de la première édition de Run at Work, une course interentreprises imaginée par Amaury Sport Organisation, propriétaire du Tour de France, du Dakar et du Marathon de Paris. Le même jour, Boulogne-Billancourt accueille la course de l’association Special Olympics. Toujours le 21 mai, mais cette fois à Nice, un autre événement sportif, B2Run (contraction de B2B et de running), porté par le groupe Infront Sports & Media, invite les salariés des entreprises locales à mettre leur short.

Le concept, qui fait un tabac outre-Atlantique et en Allemagne – B2Run y réunit près de 120 000 coureurs dans 11 villes –, débarque en force. Il faut dire que le marché est plutôt juteux, vu l’engouement des Français pour la course à pied. Jusqu’ici, l’ONG Action contre la faim était une des rares sur le créneau avec son Challenge interentreprises, lancé en 2008, dont la prochaine édition a lieu le 12 juin, avec un départ, là aussi, sur la dalle du quartier d’affaires de l’Ouest parisien.

Le principe de ces rendez-vous reste toujours le même. Faire gambader les salariés sur de courtes distances en portant haut les couleurs de leur boîte. Pour les entreprises, ces événements sportifs clés en main sont devenus de puissants outils de communication interne et externe. Ce sont d’ailleurs plus souvent les services com qui ont la main sur ces défis que les DRH. Quand bien même les organisateurs vantent tous les vertus de team building, de transversalité entre services et la bonne humeur qu’ils généreraient. Technip, partenaire principal de Run at Work, engage ainsi 350 salariés. « Nous cherchions un événement sportif qui fédère nos collaborateurs et apporte de la notoriété à la marque. Les aspects de convivialité et de cohésion d’équipe nous intéressent aussi. L’événement entre également dans le cadre de notre politique de bien-être au travail », détaille Floriane Lassalle-Massip, responsable communication de Technip.

Via sa fondation, la banque HSBC, représente, elle, un des principaux partenaires du Challenge ACF. Depuis 2009, elle a ainsi versé 557 225 euros pour 34 097 kilomètres parcourus. L’établissement bancaire cherche à muscler l’implication de ses salariés et va même jusqu’à la mesurer. « Le différentiel d’engagement entre ceux qui participent à ce type d’événement et les autres est de 7 %, assure Marine de Bazelaire, directrice du développement durable de HSBC. C’est aussi un moyen efficace de sensibiliser nos collaborateurs aux enjeux d’environnement qui impactent nos activités en termes de risque et de business. » Quant à l’assureur Allianz, d’origine allemande, il a profité de l’arrivée de B2Run en France pour devenir le partenaire de référence. Entre 800 et 1 000 salariés de la filiale française participeront à l’une des cinq courses programmées en 2015. « C’est une démarche d’entreprise très inclusive. Les salariés pourront inviter un proche ou un client à participer à ce moment magique », explique Jean-Denis Malpelet, directeur marque et communication.

Si ces grandes opérations sportives se parent de toutes les vertus, elles n’en demeurent pas moins de belles machines à cash. Chez Run at Work, la participation est de 49 euros par salarié pour six petits kilomètres. Soit plus de 8 euros le kilomètre parcouru ! Chez B2Run, on propose un premier forfait à 2 500 euros pour 50 personnes engagées, sur la même distance. Soit un tarif similaire. À chaque fois, ce sont les entreprises qui mettent la main à la poche. Cette dimension business agace Carole Saubert, chef de projet du Challenge ACF. « Nous, nous sommes différents car 100 % solidaires. Tous les kilomètres parcourus se transforment en dons. » Ses deux challengers proposent, certes, un volet solidaire. Mais ils n’en font pas un argument de différenciation. Heureusement, d’ailleurs. Car l’essentiel des sommes va dans leur poche.

Auteur

  • A.-C.G.