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Le chômage varie avec l’ascendance

Actu | L’éco du mois | publié le : 02.04.2015 | Alain Roux

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Le chômage varie avec l’ascendance

Crédit photo Alain Roux

Les « descendants d’immigrés », c’est-à-dire nés en France d’au moins un parent immigré, connaissent un taux de chômage de 14,2 %, contre 8,6 % pour les « natifs » sans ascendance migratoire directe. Révélée dans une note de France Stratégie publiée le 1er mars, cette statistique rare, datant de 2012, émane de l’Insee, autorisé par la Cnil à recueillir des données précises sur les origines des personnes. Les « descendants d’immigrés » appartiennent certes plus fréquemment à un milieu modeste (20 % sont sous le seuil de pauvreté, contre 10 % chez les natifs). Mais leur catégorie sociale ne suffit pas à expliquer l’inégalité face à l’emploi : ils vivent aussi davantage sur un territoire relégué (14 % habitent en ZUS, contre 4 % des autres résidents) et rencontrent aussi des difficultés scolaires.

À l’issue de l’école primaire, les élèves de familles immigrées accusent un retard de 10 points en français (46 sur 100 en moyenne contre 56 pour les autres élèves). Au sein même des filières professionnelles, ils obtiennent moins facilement une place en apprentissage (15 % contre 29 % pour les autres jeunes), butant sur la marche cruciale de l’accès au premier emploi. Quand leur formation initiale s’achève, « les jeunes descendants d’immigrés africains ont plus souvent que les autres des contrats courts, des missions d’intérim ou des contrats à durée déterminée ». Même en neutralisant les facteurs sociodémographiques, à compétences égales, les inégalités persistent en raison des discriminations, vérifiées par des testings auprès des employeurs. Face à ces constats, quelques propositions sont formulées. Notamment de cibler les « descendants d’immigrés » dans la lutte contre l’échec scolaire, à l’exemple de l’Allemagne qui pratique l’évaluation du niveau linguistique avant l’entrée à l’école et finance des programmes de soutien dans toutes les écoles et à tous les niveaux. Autres pistes, abonder le compte personnel de formation pour les moins diplômés et combler le manque de réseaux professionnels par des parrainages (via les associations et les missions locales).

Auteur

  • Alain Roux