Kurt Salmon a mené avec l’Apec et le Cercle Humania une étude sur l’impact du digital sur la fonction RH. Quel enseignement en tirez-vous ?

Cette étude montre que le digital reste une nébuleuse difficile à cerner pour les DRH. Ils comprennent que le digital est important, notamment pour le management, la GPEC et les conditions de travail, mais ils se posent encore beaucoup de questions. Et font même preuve d’une certaine humilité face à ce sujet qu’ils ne maîtrisent pas très bien.

Comment jugent-ils les effets sur leur fonction ?

Ils constatent que l’impact est fort. Mais rares sont les DRH à avoir mis en place une stratégie digitale. Or cela est nécessaire pour être légitime. Ce que l’on voit plutôt, c’est le déploiement du numérique sur certains processus, tels le recrutement, la formation, mais pas de façon globale.

Mais les DRH ont-ils vraiment un rôle à jouer ?

Oui tout à fait. La fonction est légitime si elle est proactive. Elle peut trouver sa place car elle a une position que les autres directions ne peuvent assumer. La DRH est aujourd’hui très sollicitée, notamment dans les projets de transformation de l’entreprise. C’est à elle d’accompagner les collaborateurs dans ces processus. C’est aussi à la DRH de s’assurer de ne laisser personne de côté par rapport aux nouveaux outils. Notamment à l’égard des non-digital natives.