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Fonctionnaires : la retraite additionnelle à la diète

Le journal des RH | Protection sociale | publié le : 07.03.2015 | V. D.

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Fonctionnaires : la retraite additionnelle à la diète

Crédit photo V. D.

Le régime par capitalisation des agents du public subit une cure d’austérité.

La dégringolade des taux d’intérêt réglementaires, combinée à l’allongement de l’espérance de vie, rattrape le régime de retraite additionnelle par capitalisation des fonctionnaires. Malgré l’opposition unanime des huit syndicats de la fonction publique qui dénoncent « une mascarade », le conseil d’administration de l’Erafp a adopté, début février, une modification de ses principaux paramètres de pilotage. « Le changement d’environnement financier et démograhique rendait l’opération vérité inéluctable », plaide Philippe Desfossés, le DG de l’Erafp. D’un côté, le taux de rémunération des 20 milliards d’euros d’actifs était devenu inférieur à celui de l’actualisation du passif. De l’autre, l’espérance de vie des affiliés apparaît très supérieure à celle envisagée à la création du régime : de l’ordre de 95 ans contre 87 ans.

La réforme repose sur trois mesures. D’abord, l’âge à partir duquel la rente (ou le capital) est assortie d’une surcote est décalé de 60 à 62 ans, de façon à « l’aligner sur le nouvel âge de liquidation des droits », justifie Philippe Desfossés. « Cela induit une diminution des droits servis comprise entre 8 et 10 % », dénoncent les syndicats. Ensuite, la valeur d’achat des points octroyés en contrepartie d’une cotisation obligatoire de 5 % sur les primes versées est relevée de 9 % à raison de 4,5 % en 2015 et 2016. Si la première mesure concerne davantage les agents proches de la retraite, la seconde va plutôt toucher les jeunes. Enfin, la valeur de service du point, autrement dit des rentes, restera stable en 2015. « Ce qui ne nous empêchera pas de procéder à une revalorisation en fonction de l’évolution de l’inflation, conformément à notre charte », indique Philippe Desfossés. Dénonçant cette « baisse brutale de 17 % des droits », les syndicats demandent l’ouverture d’un débat sur l’avenir de ce régime.

Auteur

  • V. D.