La France traverse une période d’anémie industrielle. Au sein de La Fabrique de l’industrie, des experts de tous ordres, autour de Louis Gallois et de Denis Ranque, ont réfléchi aux voies et moyens de rétablir la compétitivité perdue de notre industrie. Coordonné par Pierre Veltz et Thierry Weil, ce gros livre est l’objet des réflexions conduites dans le cadre de ce laboratoire d’idées. Pierre Veltz croit que nous allons vers une société « hyperindustrielle » autour de quatre lignes de rupture : la fin des rentes géographiques, le basculement vers une économie où les coûts fixes l’emportent sur ceux variables, le rôle croissant des « écosystèmes » ou hubs, enfin l’hyperpolarisation, c’est-à-dire le creusement spectaculaire des écarts entre les stars et les autres. L’ouvrage aborde les thèmes importants du moment : l’impact de la révolution numérique, le concept d’économie circulaire, les mutations du travail, le rôle de l’industrie dans le développement des compétences sur tout le territoire. Cinq modèles sont soumis à l’examen : ceux de l’Allemagne, de la Suède, des États-Unis, du Brésil et du Japon. Mais les modèles s’usent vite. Et la leçon de ce bel ouvrage, c’est qu’il est urgent pour la France de trouver le sien.

L’Industrie, notre avenir, sous la direction de Pierre Veltz et Thierry Weil. Éditions Eyrolles. 344 pages, 27 euros.