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Salaires : les Belges font une pause

Actu | Ailleurs | publié le : 07.03.2015 | C.A.

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Salaires : les Belges font une pause

Crédit photo C.A.

Le « saut d’index » décrété par le gouvernement suscite l’ire des syndicats.

Rétablir la paix sociale, mais à quel prix ? Surpris par la grève générale historique qui a paralysé le pays en décembre dernier, le gouvernement belge peine à calmer la Fédération générale des travailleurs belges (FGTB) et la Confédération syndicale chrétienne (CSC). Malgré la reprise du dialogue et la conclusion d’un accord interprofessionnel sur les salaires et les minima sociaux le 10 février, les deux syndicats font monter les enchères. Ils ont annoncé réfléchir à des « actions ». En cause, la décision du gouvernement, inchangée, de ne pas indexer les salaires sur l’inflation en 2015 et en 2016. Soit 2 % d’augmentation perdus pour les salariés, mais aussi les bénéficiaires d’allocations sociales. En Belgique, la mesure n’a rien d’anodin. Elle déroge à l’usage de l’alignement automatique des salaires sur la hausse des prix, un marqueur du modèle social national. La CSC a sorti son simulateur : sur quarante ans d’activité, un tel gel aboutit pour une personne payée 2 000 euros brut à perdre 22 272 euros sur l’ensemble de sa carrière.

Le saut d’index n’avait plus été utilisé depuis les années 1980. Il est impopulaire, car il sape les négociations salariales. « De fait, en Belgique, on négocie des hausses de salaire réel, explique Bruno Van der Linden, économiste à l’université de Louvain. Et, malgré la loi de 1996 qui fixe les hausses maximales, nos coûts salariaux ont progressé plus vite que ceux de nos voisins français, allemands et néerlandais. » Attaché à rétablir la compétitivité du pays, le patronat se satisfait donc du saut d’index. Aux employeurs de décider d’accorder des hausses s’ils le souhaitent. La loi les limitera, en 2016, à 0,8 % maximum.

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  • C.A.