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François Nogué : Un DRH de compromis pour Areva

Actu | Eux | publié le : 07.03.2015 | Éric Béal

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François Nogué : Un DRH de compromis pour Areva

Crédit photo Éric Béal

Un retour aux sources. François Nogué (59 ans) a pris ses fonctions le 1er mars en remplacement de Véronique Rouzaud. Le nouveau DRH d’Areva ne découvre pas le spécialiste de l’énergie nucléaire. Docteur en droit et titulaire d’un diplôme de psychologie clinique, il a commencé sa vie professionnelle chez Framatome, l’ancêtre d’Areva. Dix-sept années au cours desquelles il a participé à « l’adaptation du groupe à l’international ».

Bien qu’ancienne, cette connaissance devrait lui permettre d’entrer rapidement dans le vif du sujet. Signe révélateur, François Nogué sera membre du comité exécutif, comme il l’était depuis 2006 à la SNCF, où ce spécialiste du dialogue social a présidé à une réduction d’effectif de quelque 25 000 postes, sans grèves massives. Un exploit ! Malgré ces circonstances, l’homme a laissé un bon souvenir chez les cheminots. Les syndicalistes le disent courtois, rond et disponible. Un ancien collaborateur proche le dépeint comme un homme de compromis, capable de désamorcer les tensions. Des qualités qui lui seront utiles chez Areva, en pleine crise depuis plusieurs mois. Sa situation financière est terriblement détériorée avec une perte nette annuelle estimée à 4,9 milliards d’euros en 2014. Sur le terrain, les retards du chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) comme sur celui d’Olkiluoto (Finlande) ne se résorbent pas. Après le décès de Luc Oursel, la direction générale a été entièrement changée, début 2015, avec l’arrivée de Philippe Varin, l’ancien patron de PSA, et celle de Philippe Knoche (ancien numéro deux d’Areva) à la présidence du conseil de surveillance. « La situation est préoccupante. D’autant plus que Philippe Varin n’a jamais hésité à couper dans les effectifs chez PSA », confie Jean-Pierre Bachmann, coordinateur CFDT du groupe.

De son côté, la CGT s’interroge sur la feuille de route du nouveau DRH, à l’aune des rumeurs de départs volontaires et d’accord de compétitivité qui circulent depuis quelques mois. « L’arrivée de ce spécialiste des réductions de postes est un signe inquiétant », souligne Bruno Blanchon, à la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT. Pour sa part, François Nogué se dit très motivé par le challenge qui l’attend. « Areva est une belle entreprise qui doit gérer une phase délicate d’adaptation. Dans ces circonstances, le rôle d’un DRH est fondamental. Il doit aider la structure et les salariés à s’adapter, tout en étant le garant des valeurs de l’entreprise. » Ce joueur de clarinette à ses heures devra éviter les fausses notes pour obtenir des concessions de la part des syndicats. Tous soulignent que les salariés ne sont pas responsables de la situation et subissent la détérioration de la filière nucléaire. « L’affaire UraMin, le veto de l’État sur une plus grande ouverture du capital, les relations détestables avec EDF qui conduisent à s’interroger sur les prérogatives de chacun. À l’évidence, l’État n’a pas joué son rôle de premier actionnaire », résume Éric Devy, DS FO. Échaudés par le silence de la direction depuis des mois, les élus sont très remontés. François Nogué est attendu au tournant.

Francois Nogué DRG d’Areva.

1991

Directeur des affaires sociales et de la communication de Framatome.

2006

Directeur général délégué des ressources humaines de la SNCF, qu’il a rejoint en 1998.

2011

Président de Pôle emploi.

Auteur

  • Éric Béal