Colette Duynslaeger est très attendue. Désormais numéro deux de la CGT et, surtout, nouvelle administratrice-trésorière, elle a la charge de faire oublier le désastre qui a entraîné la chute de son prédécesseur, Éric Lafont. Celui-ci a été évincé à la suite du scandale de l’exorbitante facture de la rénovation de l’appartement de l’ancien secrétaire général Thierry Lepaon.

Mission complexe, car la patronne de la Fédération des activités postales et de télécommunications (CGT Fapt), élue en 2004, est une proche de l’ancien leader. Mais elle se sent en confiance : « Je dois faire la clarté sur ce qui a secoué la CGT, en toute transparence, et mettre en place des règles communes sur la question des rémunérations, notamment », trace-t-elle comme objectifs premiers. Elle présentera des pistes de travail lors du comité confédéral national du mois de mai.

D’ici là, Colette Duynslaeger va devoir s’imposer. Pas simple… Un nouveau membre du bureau confédéral avoue : « Je dois la découvrir, je la connais très peu… » Un ancien permanent estime : « Elle a peu d’influence au sein du comité exécutif et un poids faible au sein de la Fapt. » Elle traîne en effet l’échec de la CGT lors des élections professionnelles à La Poste au profit de la CFDT en décembre dernier.

À 55 ans, à la CGT depuis 1978, elle doit se faire un nom à l’extérieur. Certains interlocuteurs la qualifient de « conservatrice » et « légitimiste ». Mais elle sait être « cordiale et pas agressive », selon Alain Barrault, secrétaire national à la F3C CFDT (Fédération communication, conseil, culture). Une qualité à cultiver.