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Vers un entretien “deux en un”

Le journal des RH | Formation | publié le : 02.02.2015 | Valérie Grasset-Morel

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Vers un entretien “deux en un”

Crédit photo Valérie Grasset-Morel

Le nouvel entretien professionnel répond à un formalisme strict. Il pourra néanmoins être couplé avec l’entretien annuel d’évaluation.

Un sacré challenge. » C’est en ces termes que Sylvain Humeau, secrétaire général du Groupement des acteurs et responsables de formation (Garf), qualifie la mise en place de l’entretien professionnel, issu de la loi du 5 mars 2014 qui réforme le système de la formation professionnelle en France. Les entreprises ont deux ans pour le réaliser avec leurs salariés. Cette obligation doit porter sur l’évolution professionnelle du collaborateur : formation, acquisition de compétences, mobilité. À ne pas confondre avec l’entretien annuel d’évaluation qui se focalise sur le travail effectué durant l’année écoulée et les objectifs pour l’année suivante. Manque de temps, croisement des thèmes abordés : d’ores et déjà, certaines directions des ressources humaines ont décidé de fusionner les deux entretiens. C’est le choix qu’a fait la Sade, filiale du groupe Veolia : « L’entretien professionnel se déroulera en premier car un jugement est porté lors de l’entretien d’évaluation qui pourrait influer sur le déroulement du second », précise Jérôme Kujawa, chef du service formation de la Sade. De son côté, le groupe Havas va au-delà et a décidé de réaliser le nouvel entretien professionnel « une fois par an, couplé avec un autre entretien annuel maison qui permet de faire le point notamment sur la réalisation des objectifs et les souhaits de formation, de validation des acquis de l’expérience et de mobilité du collaborateur », témoigne sa responsable de formation, Christine Fourcade-Goyard. Cet échange « deux en un » permet de « rationaliser le temps tout en respectant les objectifs distincts de chaque exercice », assure la responsable.

Tous les six ans, un état des lieux récapitulatif du parcours du salarié doit être effectué pour vérifier que le collaborateur a bénéficié de son entretien tous les deux ans et d’au moins deux des trois mesures suivantes : une formation, une certification et/ou une progression professionnelle ou salariale. Le non-respect de cette règle entraîne des sanctions pour les entités de plus de 50 salariés : un abondement du compte personnel de formation de 100 heures et le versement de 3 000 euros à l’Opca dont dépend l’entreprise. C’est dire l’importance de la traçabilité. « Nous avons fait le choix de confier leur réalisation aux managers. Ils ont donc été formés », indique Christine Fourcade-Goyard, chez Havas. Idem à la Sade où la douzaine de directeurs régionaux et de chefs d’agence a été formée pour ensuite apprendre la méthode aux chefs de chantier, chargés de mener les entretiens avec les ouvriers. Une grille spécifique a été construite, comme chez Havas, lequel a déjà organisé trois sessions de conduite d’entretiens entre la mi-décembre 2014 et la mi-janvier 2015 pour initier les managers à un outil interne. Car le temps presse : les rendez-vous doivent tous être honorés avant le 20 février 2015. La Sade, quant à elle, souhaite avoir mené 80 % des entretiens avant la fin du premier trimestre 2015.

Auteur

  • Valérie Grasset-Morel