Pôle emploi est-il opérationnel pour jouer son rôle de conseil en évolution professionnelle (CEP) ?

L’orientation professionnelle est le cœur de métier de Pôle emploi. Nous répondons déjà au cahier des charges du CEP en matière d’information, d’élaboration du projet professionnel et d’accompagnement de sa mise en œuvre. Aujourd’hui, l’enjeu est d’améliorer encore la qualité de notre travail. Nous devons monter en gamme.

L’enjeu n’est-il pas l’individualisation de l’accompagnement et l’accès au compte personnel de formation (CPF) ?

Nous avons déjà une offre différenciée selon les besoins des demandeurs d’emploi. En matière d’orientation, les plus autonomes seront accompagnés par leur conseiller. Ceux qui sont le plus perdus sur cette question le seront par les psychologues du travail. Globalement, pour ce qui est de l’ingénierie financière des dossiers de formation, les agents de Pôle emploi ont l’expérience de dossiers complexes, comme avec le DIF portable ou le montage de projet des contrats de sécurisation professionnelle. Pour le CPF, cela ne posera donc pas de problème, d’autant que notre application interne est connectée directement à l’interface du compte.

Un programme de formation spécifique a-t-il été mis en œuvre dans le cadre de la réforme ?

Avant la loi, depuis octobre 2013, nous avons formé nos 26 000 agents aux bases de l’orientation professionnelle des adultes au cours de sessions de trois jours. L’objectif était qu’ils apprennent aux demandeurs d’emploi à être capables de faire des choix, à être autonomes. Actuellement, nous terminons la conception d’un module spécifique intitulé « délivrer le conseil en évolution professionnelle ». Cela prendra du temps de former tout le personnel. Les managers sont également concernés et vont être formés dès le premier trimestre sur l’accompagnement à la délivrance de CEP.

Certains agents peuvent-ils se spécialiser sur la question de l’orientation ?

Nous mettons des formations spécifiques à disposition des agents volontaires. C’est le cas pour ceux qui souhaitent se former sur un questionnaire d’évaluation des intérêts professionnels, élaboré avec l’université de Nanterre. Nous avons également conçu une méthode d’appui à l’orientation par simulation (Maos) qui propose des mises en situation sur des métiers de la restauration, du transport, de la logistique, des services à la personne et de la maintenance de bâtiments. Cette offre devrait s’enrichir au cours de l’année.