Une décision stratégique doit se prendre avec méthode. C’est le point de départ de ce livre rédigé par Olivier Sibony, senior partner chez McKinsey, le temple de la stratégie. Il énumère d’abord les pièges les plus communs auxquels se heurte le décideur : aimer l’histoire plus que réfléchir sur la stratégie, imiter les génies, se fier à son intuition, pécher par excès de confiance, ne pas mettre les ressources face à l’ambition, trop craindre la prise de risques, être court-termiste, trop écouter ses managers ou raisonner avec ses propres intérêts… Logiquement, la deuxième partie propose un cheminement pour éviter ces biais. L’auteur souligne l’importance du dialogue, de la confrontation. Le seul remède au mythe dangereux du décideur héroïque.
Pour Valérie Gauthier, professeure à HEC et spécialiste du leadership relationnel, l’art le plus important dans la gestion des hommes est le « savoir-relier ». C’est-à-dire « l’acte d’établir des relations sensibles et durables entre des entités différentes ou divergentes afin de construire du sens, pour les individus comme pour les organisations ». Elle éprouve la solidité de son concept en s’entretenant avec des représentants de la nouvelle génération de leaders en entreprise. Comme un leitmotiv revient dans ce livre, qui multiplie les exemples à en donner le tournis au lecteur, la notion de construction de sens dans un environnement de plus en plus complexe.
Ce « manifeste d’antimanagement » a pour auteur le P-DG du fabricant d’enveloppes Pocheco. Emmanuel Druon y applique des règles de management atypiques, décrites dans un précédent livre : écart salarial limité, réinvestissement de tous les dividendes, prime à la qualité et écologie. Pour l’auteur, patron et salariés sont porteurs d’un projet sociétal : « On trouve dans l’entreprise une ressource pour mieux vivre en communauté. » Ce qui l’amène à voir dans la valeur ajoutée non financière » une solution au « découragement généralisé de la société française ». Lui, prône l’esprit collectif contre la précarité et plaide pour un monde de l’entreprise moins « brutal ». « Le rapport de force est le mal récurrent de nos organisations », écrit-il.