L’École de formation des barreaux de Paris va accueillir cette année près de 2 000 élèves. Un record, alors qu’on dit les avocats en surnombre et leur situation précaire. La profession réunit ainsi plus de 60 200 personnes, dont une petite moitié pour la seule région parisienne, selon les dernières données du ministère de la Justice. Les avocats gagnent aussi moins bien leur vie. Depuis 2010, leur revenu annuel médian a reculé de quelques centaines d’euros pour s’élever, en 2012, à 45 718 euros. Un chiffre qui cache de fortes disparités, le conseil en fusions-acquisitions rapportant bien davantage que les procédures de divorce…

Dans l’absolu, le chômage ne guette pourtant pas les jeunes avocats. « Les besoins dans les activités de conseil et de rédaction d’actes augmentent. L’enjeu est de détecter les secteurs porteurs et de réguler les flux », souligne le président délégué de la commission formation du Conseil national des barreaux, Jean-Marie Bédry. L’entrée dans la vie active pourrait même être précipitée pour les élèves avocats. Le CNB propose de réduire la durée de la formation en école de dix-huit à douze mois. « Le marché du travail ne pourra pas les absorber, pointe Laurent Martinet, le président de l’École de formation des barreaux. Une formation sur dix-huit mois permet de ralentir le rythme et, aux élèves, de trouver des contrats de collaboration. »