Pour améliorer le dialogue social, la ville de Suresnes s’inspire d’Axa. Depuis mai 2009 une charte reconnaît le parcours militant dans le développement de carrière des syndicalistes de cette entreprise. « Je cherchais à banaliser le dialogue social, après une période de fortes tensions avec les syndicalistes », indique Béatrice de Lavalette, adjointe au maire depuis 2008. Cinq mois après l’assureur, elle propose aux syndicalistes un texte qui reconnaît leur légitimité et les incite à suivre une formation à Sciences po – complétée par des enseignements de l’Organisation internationale du travail et de l’Essec – de manière à valider les acquis de leur activité.

Autre changement notable, délégués syndicaux et élus ne sont plus écartés de toute promotion. « Nous avons besoin de syndicats légitimes et représentatifs pour trouver des accords et favoriser le renouvellement de nos interlocuteurs », précise l’élue. Côté syndical, le changement d’attitude est apprécié. « Ils nous ont mis au même niveau que les autres agents en termes de gestion de carrière. Nous sommes respectés et écoutés », note Mustapha Zamoum, le DS CGT, organisation majoritaire avec 57 % des voix aux élections professionnelles.

Pour Claude Bergoend, son homologue de la CFDT (34 % des suffrages), la charte a même changé le regard du personnel envers ses représentants. « On ne nous voit plus comme des planqués. » Dans la foulée, le maire a accepté l’instauration d’un treizième mois, d’une mutuelle et d’un régime de prévoyance. La mairie se félicite de trouver des partenaires pour négocier l’ouverture de la médiathèque le dimanche ou signer un accord de lutte contre l’absentéisme. « Ils veulent un retour sur investissement », note Claude Bergoend.