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Édito

Panne sèche sur l’emploi

Édito | publié le : 29.12.2014 | Stéphane Béchaux

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Panne sèche sur l’emploi

Crédit photo Stéphane Béchaux

Voilà tout juste un an, le gouvernement s’accrochait, encore et toujours, à la promesse élyséenne de voir la courbe du chômage s’inverser. Fin 2013 ou début 2014. Douze mois plus tard, plus personne n’ose faire le moindre pronostic… Ni à Matignon ni Rue de Grenelle. François Rebsamen est-il d’ailleurs toujours en poste ? Voilà des semaines que le ministre du Travail brille par sa discrétion. Contrairement à son collègue de Bercy qui voit dans la lutte contre les carcans le nouvel antidote au chômage de masse. Pas bégueule, Emmanuel Macron embrasse large dans le projet de loi qui porte son nom. Du travail dominical et de nouvelles lignes d’autocars par-ci, des professions déréglementées et de l’épargne salariale par-là… La composition du remède s’avère pour le moins riche. Mais son efficacité douteuse. De fait, personne n’a la moindre idée du résultat à en attendre sur l’emploi. Pas même l’auteur du projet. Qu’il nous soit permis de jouer les sceptiques. Relancer la machine en concentrant l’effort sur les notaires, les pharmaciens et les chauffeurs de bus laisse un tantinet songeur.

Dans sa bataille antichômage, le gouvernement dépense beaucoup d’énergie, aussi, à nous vanter son pacte de responsabilité. Ces contreparties exigées des entreprises en échange des 41 milliards d’euros octroyés au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Assurant que ce pacte serait une « réussite », le Premier ministre s’est livré, en décembre sur France 2, à un état des lieux des négociations de branche. En citant celles menées dans la chimie, la métallurgie, le bâtiment ou l’assurance. « J’espère qu’avant la fin de l’année plus de la moitié des salariés seront concernés par ces accords », précisait-il.

Un bilan de nature, certes, à satisfaire la CFDT, arc-boutée sur les fameuses contreparties. Mais soyons sérieux. Ces accords ne sont qu’exercice de communication. Car aucun ne parle de créations nettes d’emplois. Tout au plus d’entrées supplémentaires en apprentissage ou de volumes d’embauches. Sans préciser ce qui relève des flux naturels de recrutement. Faut-il en blâmer les entreprises ? Eh bien, non ! Vu l’incertitude économique dans laquelle elles sont plongées, la plupart sont bien incapables de faire la moindre prévision. Qu’on le veuille ou non, les embauches se décident en fonction du carnet de commandes, pas d’allégements fiscaux. Les branches qui, par souci de plaire, se décideraient à avancer de vrais chiffres ne prendraient d’ailleurs aucun risque. Qui les syndicats pourraient-ils donc attaquer en cas de promesses non tenues ? Ces réalités, dérangeantes, sont parfaitement connues de Manuel Valls et de François Hollande. Qui préfèrent les ignorer, faute de solutions de rechange acceptables par leur majorité.

Auteur

  • Stéphane Béchaux