Nous étions très ambitieux quand nous avons lancé le projet. Mais un tel succès ne se programme pas. En revanche, il se gère. Et ce n’est pas forcément facile en mode « hypercroissance ». Quand on recrute quelqu’un pour encadrer deux personnes, il a à peine le temps de prendre son poste qu’il doit déjà en superviser 30 à 50. Nous devons donc mettre l’accent sur l’évolution des équipes, faire en sorte qu’elles grandissent comme le site, en taille et en compétences. Ça passe par la formation. Et par un état d’esprit : le changement est vécu comme une opportunité, pas comme quelque chose de stressant.
Quelle tarte à la crème ! Avec seulement 60 millions d’habitants sur 7 milliards, la France est toujours la cinquième économie mondiale. Dire qu’on ne peut rien faire en France me semble ahurissant. Il n’y a qu’à voir le montant des investissements étrangers, les infrastructures, le niveau d’éducation… Des success stories à la française, il y en a des dizaines.
Un, de l’envie. Deux, un bon produit. Trois, des équipes qui mouillent la chemise. C’est le message que je transmets à tous ceux qui rejoignent la société. Car le succès du Boncoin est un succès collectif. Le secret, c’est l’exigence et le pragmatisme. L’exigence qu’on a tous vis-à-vis de notre travail. Et le pragmatisme qui nous a permis de faire évoluer le modèle économique. Lors du lancement, les sites de petites annonces, en France, proposaient des annonces payantes. Nous avons fait le choix de ne pas demander de frais d’insertion au moment du lancement, le temps de nous faire connaître. Le succès du site nous a amenés à envisager d’autres lignes de revenus.
Je n’ai aucun avis sur le sujet. Nous sommes une société qui se porte bien, qui recrute une centaine de personnes par an et n’a pas besoin d’aller chercher des aides ou des subventions. Tout ce que je peux dire, c’est que la seule fois où nous avons eu besoin des pouvoirs publics, tout s’est extrêmement bien passé : quand nous avons installé nos équipes commerciales à Montceau-les-Mines, la région s’est mobilisée pour nous faciliter les choses et nous trouver des locaux.
C’est d’abord un supermotif de fierté ! Mais aussi une responsabilité. Ça tombe bien, il s’agit là d’une des quatre valeurs du Boncoin. Et de l’un des fondements du service que nous proposons, car nous donnons une deuxième vie à des objets qui ne méritent pas de finir à la décharge.
Nous sommes dans une logique d’économie circulaire et de consommation raisonnée. Cela me semble fondamentalement créateur de valeur sur le long terme. Tout simplement parce qu’on n’a qu’une planète, dont les ressources sont limitées. Permettre à quelqu’un d’autre d’acquérir à moindres frais un objet dont on n’a plus l’usage, partager sa voiture pour lutter contre la pollution, recycler des meubles pour limiter la déforestation sont plutôt des réflexes de bon sens.
Nous ne cherchons pas la croissance à tout prix. Gérer la croissance, c’est faire en sorte que la société grandisse avec le projet. L’économie digitale nous permet de proposer gratuitement des annonces qui coûtaient par le passé très cher à produire, en impression, en papier, en distribution. La révolution digitale, c’est aussi un partage de la valeur créée avec l’utilisateur, qui bénéficie d’un service de meilleure qualité.
2000
Après l’Essec, rejoint l’incubateur de projets Internet de Havas.
2003
Directeur marketing de
2004
Fonde Modelo.fr, un site Web qui propose des modèles de lettres pour les particuliers.
2006
Recruté par le groupe norvégien Schibsted Classified Media pour lancer