La revue biannuelle de l’École nationale supérieure de Sécurité sociale a choisi un thème passionnant pour ses réflexions d’automne, celui de l’accès aux droits. Crucial, compte tenu de la complexité des règles d’attribution de nombre de prestations. « L’accompagnement doit se substituer à la gestion », y plaide Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental, en qualité de grand témoin. La lutte contre le non-recours représente même l’enjeu majeur des politiques sociales, selon les chercheurs Philippe Warin et Pierre Mazet, impliqués dans un observatoire de ces non-recours. Des éclairages étrangers complètent utilement ce dossier difficile mais capital, comme celui sur l’Obamacare rédigé par Claire Aubin (Igas). Un must pour les professionnels de la Sécu.
Thème central de Futuribles, celui de la transition écologique. Après un état des lieux de la consommation en France, deux auteurs tentent de faire la part entre « sobriété volontaire et involontaire », l’estimant in dispensable pour éviter « un effondrement civilisationnel ». Quant au penseur Jeremy Rifkin, il prophétise une fois de plus la fin du capitalisme. On peut apprécier son talent pour trouver des illustrations parlantes sans adhérer à ce pessimisme un peu marketing.
L’économie financière n’a pas une place évidente dans un mensuel dédié au social, mais cette fois la revue trimestrielle aborde un sujet qui touche directement au sociétal : les marchés du logement et leur financement. Sans doute un de nos problèmes les plus graves. « Outre son poids économique, le logement est un élément fondamental de la cohésion sociale », observe l’urbaniste Jean-Claude Driant. Il réinterroge certaines notions : l’idée qu’il faille construire 500 000 logements par an, le consensus en faveur de la propriété, le logement social orienté exclusivement vers les plus démunis. De leur côté, Sabine Le Bayon et Pierre Madec se livrent à une intéressante analyse du profil des ménages propriétaires en Europe tout au long de la crise. Premières victimes, les jeunes.
