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Allemagne : la fin de mêlée syndicale ?

Actu | Ailleurs | publié le : 03.12.2014 | Thomas Schnee

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Allemagne : la fin de mêlée syndicale ?

Crédit photo Thomas Schnee

Le gouvernement veut limiter les conflits entre syndicats concurrents dans les entreprises.

Au syndicat majoritaire de mener la négociation collective pour l’ensemble des personnels ! Voilà ce qui devrait sortir de la « loi sur l’unité syndicale », attendue pour le mois de décembre. Très discuté en Allemagne, ce projet trouve son origine dans une décision du Tribunal fédéral du travail de 2010. Les juges y reconnaissaient le pluralisme syndical et le droit de chaque organisation de négocier ses propres accords. Et tournaient le dos au principe « une entreprise, un syndicat », dominant jusque-là outre-Rhin.

Depuis ce tournant, les petits syndicats corporatistes ont le vent en poupe. Et se montrent capables de gros blocages. Tels Cockpit (pilotes), le Marburger Bund (médecins hospitaliers) ou le GDL (conducteurs de train). Ce dernier s’est illustré cet automne en revendiquant la représentation de professions jusqu’alors affiliées à un grand syndicat concurrent.

Immobiliser le pays par la grève est mal vu dans une nation qui comptait 16 jours de grève pour 1 000 salariés en 2013, contre 150 en France. Selon Reiner Hoffmann, le patron de la Confédération des syndicats allemands (DGB), partisan de la loi, « l’objectif n’est pas d’éliminer les petits syndicats mais de défendre la solidarité au sein des entreprises, en évitant que les intérêts particuliers priment l’intérêt général ». Les détracteurs du projet invoquent la liberté de représentation et le droit de grève, garantis par l’article 9 de la Constitution. C’est le cas du Syndicat des services Verdi qui s’attend au dépôt de nombreuses plaintes dès l’adoption du texte.

Auteur

  • Thomas Schnee