Dans quel cadre avez-vous mis en place une POE ?
Pour ouvrir le premier flagship Muji [magasin amiral, NDLR] de 700 mètres carrés dans le quartier des Halles à Paris, nous devions embaucher rapidement 40 personnes. La préparation opérationnelle à l’emploi nous semblait un dispositif efficace pour recruter et former des vendeurs.
Comment avez-vous procédé ?
Le Forco, l’Opca du commerce, a réalisé un appel d’offres pour sélectionner l’organisme de formation avec lequel nous pourrions travailler. Nous avons retenu l’ISC à Paris. L’école de commerce propose un programme de formation très concret et de bon niveau à la vente. Pôle emploi a ensuite identifié 360 demandeurs d’emploi de longue durée. Nous en avons reçu 80 pour en sélectionner 40.
Quels étaient vos critères ?
La motivation. La POE permet au recruteur de sortir des sentiers battus et de ne pas se focaliser sur la formation initiale du candidat ou sur son âge. Nous avons ainsi permis à une journaliste ou à un technicien en biochimie de se réorienter vers nos métiers. Et leur reconversion est une réussite.
Quel bilan faites-vous aujourd’hui ?
Sur les 40 personnes formées, 39 ont joué le jeu de la formation jusqu’au bout. Lorsque nous avons intégré les stagiaires, nous avons eu des surprises. Alors que nous proposons un CDI à temps complet, certaines personnes ont préféré ne pas accepter ce contrat et rester inscrites à Pôle emploi. Sur ce premier groupe de 40 individus, 18 font aujourd’hui partie de nos effectifs. On s’attendait que certains lâchent. Mais pas dans ces proportions. Nous avons néanmoins réitéré l’expérience. La POE nous permet de diversifier nos profils de vendeurs et donne une chance de reconversion aux plus motivés.
Les résultats sont-ils meilleurs pour cette deuxième promotion ?
Ils sont identiques. Mais cette fois, 60 demandeurs d’emploi ont accédé à la formation pour 40 CDI. Nous avons surtout durci notre discours. Toute absence injustifiée excluait le demandeur d’emploi du dis positif. Il n’avait plus la garantie d’avoir un contrat. Pôle emploi nous a bien épaulés. Treize conseillers ont travaillé sur cette opération. Pour être encore plus efficace et éviter les déconvenues, il faudrait que l’entreprise participe en amont aux informations collectives destinées aux demandeurs d’emploi.