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Idées

Le télétravail

Idées | Au bureau | publié le : 04.11.2014 |

Dans le couloir…

– Tu aurais vu Dubonnet ? Pas moyen de lui mettre la main dessus !

– Il travaille chez lui tous les mardis. C’est Pastor qui lui a accordé. Il a trois heures de transport par jour.

– Et moi aussi je galère ! Pourquoi a-t-il droit à ses mardis tranquilles et pas nous ? Moi, mon chef est tellement obtus qu’il penserait que je cherche à me la couler douce.

– Enfin tu sais, Dubonnet, il n’a pas été augmenté depuis trois ans. Et quand il est chez lui, comme il culpabilise, il travaille deux fois plus. Franchement, je ne suis pas certain que ce soit la peine de te mettre à dos ton boss…

“Présenté comme panacée à des maux aussi divers que la pollution des villes, le chômage dans les régions les moins développées […], le télé travail désigne aujourd’hui un mode d’organisation flexible qui répond aux préoccupations du moment en matière de mobilité ou de qualité de vie.”

« Télétravail, les enjeux de la déspatialisation pour le management humain », Laurent Taskin, in revue Interventions économiques (en ligne), n° 34, 2006.

TÉLÉTRAVAILLEURS AU NOIR

Un accord interprofessionnel en 2005, des articles dans le Code du travail en 2012… Rien n’y fait, le télétravail s’apparente encore à un petit arrangement entre amis. Régulier ou occasionnel mais informel, le « télétravail gris » représente 67 % des pratiques, surtout dans les PME. Seules 33 % font l’objet d’un avenant au contrat de travail. Comme il n’est ni un droit, ni une obligation, ni une récompense, le home office fonctionne de gré à gré, selon le bon vouloir du chef. Alors que toutes les études le prouvent : c’est un puissant dopant !

12 % C’est la part estimée des télétravailleurs dans la population active française. Ils étaient moins de 9 % en 2009.

64 % des télétravailleurs constatent une augmentation de leur temps de travail. Et 22 % pointent une charge de travail plus lourde.

22 % C’est le gain moyen de productivité d’un télétravailleur.

Sources : Greenworking, 2012 ; CFDT/Observatoire du télétravail, des conditions de travail et de l’ergostressie, 2012.

CE QUE DIT LA LOI

Le télétravailleur étant un salarié comme les autres, de plus en plus de groupes l’encadrent, notamment pour se prémunir en cas d’accident au domicile : 120 accords ont été signés. Le Code du travail est clair : l’employeur prend en charge les coûts induits (matériel, logiciels, Internet). Capgemini finance un diagnostic de sécurité électrique, la Cnav un bureau et une chaise ergonomique. Mais quid des frais indirects (chauffage, électricité, loyer) ? En 2010, la Cour de cassation a condamné Nestlé Waters à verser à un télétravailleur une indemnité au titre de « l’occupation du domicile à des fins professionnelles ». En l’espèce, c’est le géant suisse qui était demandeur. Logique, pour les magistrats, qu’il mette le paquet.

CYBERNÉTIQUE

Dans les années 1950, aux États-Unis, le mathématicien Norbert Wiener, père de la cybernétique, ouvre la voie à la création de systèmes informatiques qui rendent possible le télétravail. En 1978, le rapport Nora-Minc sur l’« informatisation de la société » développe le concept de télématique. En 1993, à la tête d’une mission télétravail pour le gouvernement, Thierry Breton prédisait près de 500 000 télétravailleurs pour 2005.