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Idées

La France sans caricature

Idées | Livres | publié le : 04.11.2014 | J. M.

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La France sans caricature

Crédit photo J. M.

La France est prête. Nous avons déjà changé, Robin Rivaton. Éditions Manitoba/Les Belles Lettres. 178 pages, 19 euros.

Dans la morosité qui règne sur la France, cet ouvrage offre une petite oasis de fraîcheur et de lucidité. Son jeune auteur part de la situation française à la fin des années 1990, pendant la cohabitation Jospin-Chirac. À l’époque, l’économie était en pleine forme, les Français au summum de leur confiance, et les autres pays nous montraient en exemple à suivre. Image trompeuse. Les ferments de la crise étaient en train de se mettre en place, à commencer par les 35 heures. Une mesure que Robin Rivaton, économiste et libéral revendiqué, ne porte pas dans son cœur.

Aujourd’hui, le contexte est radicalement différent. Crise économique, affaissement moral du corps social : les déclinistes s’en donnent à cœur joie. Et cette fois, l’auteur estime que l’on va trop loin dans la noirceur. Son ouvrage tente de démontrer que la France est prête à accepter des réformes mais surtout qu’elle le souhaite. Avec retard, elle se met enfin à l’heure de la mondialisation. « La chance unique des responsables politiques est que les Français ont mené seuls une véritable révolution culturelle », affirme Robin Rivaton. Et il le montre avec force statistiques. L’économiste rappelle que le principal problème du travail en France ne résulte pas tant du volume d’heures travaillées, supérieur aux Hollandais ou aux Allemands, que du nombre de personnes travaillant. Il note aussi que les entreprises créées dans ce pays réputé peu en trepreneurial ont été deux fois plus nombreuses ces dernières années que dans les autres pays développés.

L’essayiste voit dans la montée de l’expatriation des jeunes un signe d’ouverture au monde plutôt qu’un mal français. À ses yeux, rien n’est perdu : « Ça ne serait pas la première fois que la France réussit en s’adaptant en retard. » Avec un préalable tout de même : la réforme de l’État. Même s’il admet que « la France n’est pas faite pour un État réduit ». Le « lib-réalisme » dont il se réclame est un peu à la droite ce que le « social-réalisme » de Manuel Valls est à la gauche.

Auteur

  • J. M.