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La médiation professionnelle, l’autre volet du conseil RH

Le journal des RH | L’actu conseil | publié le : 03.10.2014 | E. B.

Un nombre croissant de consultants deviennent médiateurs professionnels. Une conséquence indirecte du renforcement de la législation sur la santé au travail.

Alors que la Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation (CPMN) organise son symposium annuel à la mi-octobre, force est de constater que le nombre de médiateurs formés, qui interviennent en entreprise, augmente petit à petit. Ces spécialistes de la qualité relationnelle et de la sortie de crise maîtrisent les mécanismes de l’adversité et de la reconnaissance de l’autre. Ce savoir-faire leur permet d’aider les protagonistes d’une situation bloquée à trouver une issue et à rétablir les conditions d’un dialogue satisfaisant. Très employé dans l’action sociale ou les affaires judiciaires, ce type d’intervention commence à être apprécié dans le monde du travail. « Nous sommes dans une démarche de résolution de conflit, explique Henri Sendros-Mila, vice-président de la CPMN. Nous ne cherchons pas à gérer le conflit mais à l’éteindre. » Les raisons de croire en l’avenir de la médiation sont solides. « Les obligations des entreprises en matière de santé physique et mentale des salariés ont été renforcées, rappelle Jean-Pierre Gimenez, P-DG du cabinet d’outplacement et de coaching Excelia et médiateur. C’est pourquoi je pense que nous allons vivre une évolution similaire à celle qu’à connue le coaching depuis quinze ans. » Un point de vue conforté par l’accord national interprofessionnel du 26 mars 2010 sur le harcèlement et la violence au travail qui présente la médiation comme une solution possible à une situation de harcèlement. Nombre de consultants anticipent cette évolution du marché en se formant à l’École professionnelle de la médiation et de la négociation – un organisme certifié ISO 9001. Autre voie possible, le master 2 de management des ressources humaines et de médiation professionnelle délivré par l’IAE de Bordeaux. Objectif, ajouter cette compétence à leur savoir-faire et être prêts à répondre aux sollicitations de leurs clients. Dix ans après avoir été formé, Jean-Luc Le Gall, du cabinet de conseil et de médiation Humani (Finistère), affirme consacrer 40 % de son temps de travail à la médiation. D’autres consultants, adhérents à la CPMN, avouent que cette spécialité représente moins de 5 % de leur activité. « Les besoins sont énormes, mais la demande est encore faible », estime un coach, médiateur et formateur installé dans le Doubs. De son côté, Muriel Radal, une spécialiste de l’amélioration de la qualité de la vie au travail installée à Clermont-Ferrand, réalise des missions de prévention. « Les entreprises qui ont testé la méthode ont tendance à revenir », affirme-t-elle. Reste que parmi les dirigeants d’entreprise, les réticences sont encore nombreuses à l’égard de la médiation.

Auteur

  • E. B.