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VRP frontiste pour jeunes actifs

Actu | Eux | publié le : 03.10.2014 | Anne Fairise

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VRP frontiste pour jeunes actifs

Crédit photo Anne Fairise

Evidemment, Antoine Mellies se défend de tout coup de pub ! Non, la soirée du 16 octobre, qui le verra lancer officiellement, à Paris, aux côtés de Marine Le Pen, le collectif Audace destiné aux « jeunes actifs de 25 à 35 ans » n’est pas qu’une machine à faire du buzz. Une nouvelle offensive médiatique pour normaliser un peu plus l’image d’un Front national qui serait implanté partout. L’ex-responsable des argumentaires du Front national de la jeunesse (FNJ) a des ambitions et un programme précis pour cette structure. Née cet été sous l’aile du Rassemblement Bleu Marine (RBM), elle vise les jeunes « entrepreneurs, cadres, membres d’une profession libérale ou fonctionnaires de catégorie A »…

« Ce sera une plateforme de réflexion autour de trois thématiques principales : la liberté d’entreprendre, le made in France, l’insertion professionnelle et la formation », annonce ce juriste, qui a décroché un master 2 de droits public et immobilier à Lyon III. À la clé : des conférences-débats autour d’invités de la société civile, des notes régulières et, au final, des « propositions chiffrées » qui alimenteront le programme du Front national. Bref, du concret afin de drainer de nouveaux adhérents en vue de la présidentielle 2017. Son combat, c’est « l’exil forcé ». « Il faut lutter contre la résignation des jeunes qui quittent massivement la France parce qu’ils n’arrivent pas à y créer leur boîte, à avoir le boulot à la hauteur de leurs compétences ou le niveau de salaire espéré. Ne toucher que 2 000 euros net à bac + 5, quand on veut acheter son appartement ou se marier, c’est plus qu’insuffisant ! » lâche-t-il. Et de citer un de ses vieux amis, sorti de Polytechnique, qui a préféré rejoindre l’université américaine de Harvard. Lui-même affirme connaître ce que beaucoup endurent : il est en CDD dans une TPE de l’immobilier, qu’il a intégrée comme assistant à la maîtrise d’ouvrage, après avoir raté le barreau pour devenir avocat. « On peut réussir dans la vie sans l’être ! » embraie ce fils d’un publicitaire parisien et d’une commerciale, qui veut devenir son propre patron. Mais l’agenda de cet hyperactif est surtout politique.

Il y a eu la longue campagne municipale à Givors, cité communiste de la banlieue lyonnaise rongée par le chômage, où il a recueilli 24,22 % des suffrages, se voyant propulser première force d’opposition. Il y a eu, fin septembre, la campagne sénatoriale dans le Rhône et le lancement d’Audace, qui signe sa montée en grade parmi la nouvelle classe dirigeante du FN. En quatre ans, l’ascension de l’ex-militant UMP - il a participé, alors lycéen, à la campagne de Nicolas Sarkozy puis a rejoint plusieurs groupuscules d’extrême droite, dont Égalité et Réconciliation d’Alain Soral - a été rapide. Dès son adhésion au FNJ en 2010, il entre à sa direction nationale, où il se voit confier la rédaction d’argumentaires et la formation politique par le patron de l’époque, l’actuel maire de Fréjus, David Rachline, âgé de 27 ans.

Il lui reste à faire d’Audace plus qu’un symbole, après l’échec des collectifs lancés il y a un an : Racine, destiné aux enseignants, et Marianne, pour les étudiants. « Cibler les jeunes actifs, c’est une manière inédite pour le FN de se mettre au centre du jeu politique. La baisse du chômage des jeunes est l’obsession et l’échec des gouvernements précédents », commente Sylvain Crépon, sociologue spécialiste de l’extrême droite. C’est dire l’enjeu pour Antoine Mellies.

Antoine Mellies

25 ans.

2006-2008

Lycéen, il milite à l’UMP où il soutient la candidature de Sarkozy.

2010

Adhère au FNJ où il rejoint la direction nationale.

2014

Devient conseiller municipal d’opposition RBM à Givors (Rhône).

Auteur

  • Anne Fairise