C’est le destin des générations de retraités à venir : même après avoir pris leur retraite, ils devront continuer à travailler. Et ce n’est pas un drame, comme le livre signé par trois collaborateurs d’une structure chargée de trouver du travail pour les plus de 60 ans, Expertconnect, s’emploie à le montrer. « Si l’on souhaite réindustrialiser et permettre un avenir économique plus prospère, il va falloir s’appuyer sur tous les territoires, les réseaux, les compétences et les âges », préviennent les auteurs. Leur ouvrage est parsemé de témoignages de retraités qui sont restés très actifs, à l’instar de Philippe Vasseur, ministre journaliste, qui s’est reconverti en dirigeant d’entreprise à l’âge où l’on cesse de travailler.Ou de Jean Brihault, 66 ans, président de la Fédération européenne de handball après une carrière d’universitaire. Beaucoup d’ex-cadres deviennent des consultants mettant leur expérience au service d’entreprises que les contraintes économiques ont souvent privées du savoir-faire des anciens. C’est un point sur lequel insiste l’ouvrage : collaborer avec les retraités est une nécessité vitale pour éviter la pénurie de talents : « Il n’existe pas d’atlas démographique du cataclysme démographique que le départ des baby-boomers produit. »
Les auteurs insistent aussi sur les impacts positifs du travail postretraite sur la santé, prouvés par de nombreuses études que les syndicats, généralement opposés au cumul emploi-retraite, devraient mieux prendre en compte.Car tout cela demande encore, en France, une révolution culturelle. Le développement du maintien au travail des seniors ne va pas de soi dans un pays qui a 10 % de chômeurs.Cela milite, entre autres, pour une refonte de la formation professionnelle et un autre aménagement des postes de travail. Moyennant quoi, promettent les trois signataires, on s’apercevra vite que l’âge n’est pas un frein à la créativité, ni même au réveil professionnel.
60+actifs. Pourquoi le travail post-retraite est indispensable, Caroline Young, Gilles Effront et Jean-Yves Ruaux. Éditions H’Artpon. 204 pages, 17 euros.
