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Avec elles, la CFDT s’affiche paritaire

Actu | Eux | publié le : 04.06.2014 | Stéphane Béchaux

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Avec elles, la CFDT s’affiche paritaire

Crédit photo Stéphane Béchaux

Historique ! Pour la première fois en cinquante ans d’existence, la CFDT se dote d’une équipe de direction paritaire. Une mini­révolution impulsée par son secrétaire général, Laurent Berger, qui entend montrer l’exemple en matière de renouvellement et de féminisation des troupes dirigeantes. À l’issue du congrès de Marseille, qui s’achève le 6 juin, quatre petits nouveaux intégreront donc le Saint des Saints, la commission exécutive. Dont trois fem­mes : Marylise Léon, Jocelyne Cabanal et Inès Minin.

Preuve que la parité n’est pas une seconde nature dans les instances de la maison, aucune d’entre elles ne pilotait jusqu’alors une union régionale ou une fédération : la première s’occupait des branches chimie et papier-carton au sein de la FCE, la deuxième suivait notamment les dossiers « protection sociale » et « vie au travail » à la CFDT Bretagne, la troisième planchait sur le développement et la syndicalisation des jeunes au sein de la confédération. Des fonctions qui n’en faisaient pas des candidates naturelles à la commission exécutive, à l’inverse du quatrième entrant, Yvan Ricordeau, successeur de Laurent Berger à la tête de la CFDT Pays de la Loire et membre du bureau national depuis 2009. « Sur la féminisation, on a terriblement à balayer devant nos portes », commente Marcel Grignard, qui quitte l’instance, avec Patrick Pierron.

Des trois entrées féminines, c’est celle d’Inès Minin qui fait le plus parler. En raison de son âge (33 ans), de ses origines (antillaises) et, surtout, de son parcours. Embauchée en 2010 par la confédération comme permanente, l’ex-présidente de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), passée par le cabinet de Martin Hirsch lorsqu’il était haut-commissaire à la Jeunesse, n’a aucun passé de syndicaliste. Pas simple à gérer, d’autant plus que la maison a déjà tenté l’expérience – non concluante – sous l’ère Chérèque. « C’est un challenge mais il ne m’inquiète pas. Je continuerai à être comme je suis, en apportant mon dynamisme, des idées et un regard neuf », assure cette ex-assistante commerciale qui hérite de sujets sensibles : la syndicali­sation, les jeunes, les salaires, le pouvoir d’achat.

Autre parcours plus technique que militant, celui de Marylise Léon, 37 ans. En 2003, elle atterrit à la CFDT via… une petite annonce. « La FCE m’a recrutée pour travailler avec les élus de CHSCT sur les conditions de travail, les risques professionnels et industriels », indique l’intéressée, titulaire d’un DESS de chimie. Depuis, elle a néanmoins fait ses gammes dans le syndicalisme, comme négociatrice de la branche des industries papetières puis comme secrétaire fédérale chargée, entre autres, de l’action revendicative. « Laurent Berger a voulu constituer une équipe à l’image du salariat, je vais changer de focale », se réjouit-elle. Dans son portefeuille, le dialogue social, les politiques industrielles et le développement durable.

Dernière membre du trio, Jocelyne Cabanal. Âgée de 49 ans, cette spécialiste des réseaux télécoms a, elle, longtemps roulé sa bosse en entreprise, dans le groupe Bosch, chez Merlin Gerin ou France Télécom. Et vu du pays, de la région parisienne à Grenoble et Rennes en passant par la Pologne. Sa première carte ? Au début des années 2000. « C’était l’époque des 35 heures, j’avais envie d’être actrice, d’avoir mon mot à dire », explique cette ingénieure, titulaire de plusieurs mandats électifs chez France Télécom SCE de 2006 à 2012, qui a intégré les instances de la CFDT Bretagne en 2008. Elle va hériter de lourds dossiers : la fiscalité, la protection sociale, la famille, la santé, la dépendance, les fonctions publiques, la réforme de l’État et la défense. Des répartitions qui prouvent que Laurent Berger n’entend pas faire de la parité un simple argument marketing.

Marylise Léon

Inès Minin

Jocelyne Cabanal

Nouvelles secrétaires nationales de la CFDT (de gauche à droite).

Auteur

  • Stéphane Béchaux