Il souhaitait prendre sa retraite. L’histoire en a décidé autrement. « Je ne vais pas laisser les copains dans cette situation ! » explique Gérard Covache, DSC FO du hard-discounter depuis vingt ans. Cette situation, c’est la vente, par le groupe de distribution espagnol Dia, de sa filiale française. Soit près de 7 500 salariés. « Ils ont déjà lourdement payé en 2011 lorsque Carrefour a lâché Dia. » Le syndicaliste est aussi responsable du magasin Dia de l’avenue Daumesnil, dans le 12e arrondissement parisien. L’entreprise, son fonctionnement, sa stratégie, il les connaît bien et entend ne rien lâcher dans ce dernier combat.
Après une vie professionnelle dans l’hôtellerie et la restauration à Paris et à Londres, Gérard Covache s’est reconverti dans le commerce en prenant la responsabilité d’un ED Le Maraîcher à Orsay, devenu ED puis Dia. « À l’époque j’étais râleur, mais pas forcément chef de file. » FO le propulse néanmoins délégué syndical. Gérard Covache se forme alors à l’IST de Strasbourg. Il blogue et tweete aussi. « L’entreprise communique mais n’informe jamais. J’ai trouvé le moyen de toucher l’ensemble des salariés. »
Aujourd’hui, sa première préoccupation est de savoir ce que vont devenir les salariés du siège (300 personnes), des entrepôts et des directions régionales qui seront les premiers touchés par la vente. Sa crainte : le dépeçage du réseau Dia. « Pour le moment, nous n’avons aucune information sur les intentions des repreneurs potentiels. Ce que nous savons, c’est que nous voulons un repreneur unique et une clause sociale responsable qui stipule que tous les salariés seront repris. » Premières réponses début juin.
Gérard Covache
DSC FO de Dia France.