Trois mois avant la date butoir, le 1^er juillet, la chimie s’est dotée d’un accord de branche en frais de santé. Signé le 14 mars par la CFDT et la CFE-CGC, l’accord se contente de définir le montant de la cotisation (minimum de 45 euros par mois au total en 2014 et 2015) et sa répartition entre salarié et employeur (50 % minimum à la charge de ce dernier). Ni le contenu des garanties ni l’organisme assureur ne sont précisés. Les entre prises relevant de la convention nationale des industries chimiques qui ne disposent pas de couverture santé et celles dont le régime prévoit une cotisation patronale inférieure devront s’y conformer d’ici au 1^er octobre 2015.

Pourquoi ne pas avoir recommandé d’organisme ? Pour éviter l’éventuelle majoration du forfait social pour les 95 % d’entreprises de la branche disposant déjà d’un accord, explique le directeur des affaires sociales de l’Union des industries chimiques, Laurent Selles. « Certains grands groupes de la branche, comme Air liquide et L’Oréal, qui paient 100 % de la cotisation de complémentaire santé ont fait du lobbying auprès de la chambre patronale pour que l’accord ne remette pas en cause le leur », indique Daniel Morel, délégué fédéral de la FCE CFDT. Or « notre objectif était de couvrir les entreprises qui n’ont rien », insiste Laurent Selles, soit environ « 15 000 personnes ». Pour elles, les fédérations d’employeurs proposeront donc, « en parallèle et de manière unilatérale » une « offre labellisée », indique-t-il. Mutex et Malakoff Médéric « travailleraient en binôme mutualisé » sur cette offre, selon Daniel Morel. En attendant, l’accord fait l’objet d’une demande d’extension. Reste à savoir « comment les pouvoirs publics vont réagir à ce contournement législatif », s’interroge Daniel Morel.