logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des RH

“Beaucoup d’entreprises incitent les salariés à liquider leur DIF”

Le journal des RH | Formation | publié le : 05.05.2014 | Valérie Grasset-Morel

Quelles questions pose le transfert des heures de DIF dans le compte personnel de formation (CPF) ?

Le décret prévu par la loi du 5 mars 2014 devrait préciser les conditions de mise en œuvre de la période transitoire (jus qu’en 2021) au cours de laquelle les heures de DIF non utilisées avant le 1er janvier 2015 pourront être mobilisées au titre du CPF. Les demandeurs d’emploi qui bénéficieront à cette date d’un DIF portable pourront-ils convertir en heures de CPF ce budget (le solde des heures acquises au titre du DIF non utilisées multiplié par 9,15 euros) ? Beaucoup d’entreprises incitent les salariés à liquider leur DIF avant la fin 2014 pour des actions cour tes, des formations de préparation à la retraite…

Comment les entreprises envisagent-elles l’entrée en vigueur du CPF ?

Elles s’interrogent sur leurs relations avec la Caisse des dépôts, qui sera chargée de gérer les CPF de leurs salariés. Sera-t-elle prête au 1er janvier 2015 ? D’autre part, comment le CPF sera-t-il financé en 2015 puis que les Opca collecteront pour la première fois en 2016 la contribution dédiée (0,2 % de la masse salariale) ?

Faut-il ou pas gérer en interne le 0,2 % CPF ?

Ce sera différent d’une entreprise de plus de 50 salariés à l’autre : le dialogue social interne est-il suffisamment bon pour négocier un accord ? L’entreprise a-t-elle une politique de développement des compétences dynamique et la volonté d’abonder les comptes de ses salariés dans une logique de coconstruction de parcours et d’anticipation ? Quel est le niveau de qualification des salariés ? Le CPF semble s’adresser en priorité aux moins qualifiés. Tout va dépendre aussi du décret sur les montants forfaitaires de prise en charge par les Opca. A priori, les entreprises s’orientent plutôt vers un versement du 0,2 % à leur Opca pour éviter de devoir financer l’intégralité des frais pédagogiques et annexes du CPF. Elles semblent vouloir attendre deux ou trois ans avant de se faire une doctrine sur le CPF. Rien ne dit que les salariés vont s’en emparer. J’ai l’intuition que le conseil en évolution professionnelle extérieur à l’entreprise ne leur sera pas d’une grande aide. Quant à l’entretien professionnel, il faut avoir une relation de confiance forte avec son employeur pour lui confier ses projets de carrière !

En encadrant l’accès au CPF (formations qualifiantes), ne risque-t-on pas de le rendre peu attractif ?

C’est un risque que l’on prend avec les salariés, qui pourraient s’orienter davantage vers le congé individuel de formation pour suivre la formation de leur choix. En revanche, le CPF semble taillé sur mesure pour qualifier les demandeurs d’emploi. Ils feront peut-être dé coller ce nouveau dispositif.

Auteur

  • Valérie Grasset-Morel