La prochaine fois, ils descendront sur les voies. Le 5 mars, ils étaient plus d’une centaine de cheminots à manifester à Varsovie devant le siège de leur employeur, le gestionnaire du réseau ferré polonais PKP PLK. Soucieuse de défendre ses emplois, la corporation se mobilise. La Pologne a accéléré la moderni­sation de ses 2 000 kilomètres de voies censées être rénovées en 2014. Mais au risque d’exaspérer les usagers, déjà perturbés par la suspension de lignes et la réorganisation de gares, pour quelques mois, voire plusieurs années… Un mal nécessaire, puisque la vétusté des chemins de fer polonais nuit à la compétitivité des trains par rapport au transport routier. Plus rapide, celui-ci a pour l’instant les faveurs des passagers et des pouvoirs publics. Mais, en réalité, les syndicats craignent que la direction ne sape durablement la compétitivité du fer­roviaire en ralentissant les travaux. Et ne mette au passage sur le carreau des cheminots sans affectation.

La fédération des syndicats des travailleurs des chemins de fer ZZP PKP et le syndicat Solidarnosc critiquent l’organisation de l’entreprise publique pour relever ce défi. Les structures créées en 2010 pour piloter la modernisation des voies, l’externalisation de certaines fonctions support sont, selon eux, des usines à gaz. Le problème Les effectifs sont insuffisants pour assurer la circulation et l’entretien des voies. La Pologne concentre à elle seule 20 % des décès liés aux accidents ferroviaires de l’UE. Or le PKP PLK souhaite rationaliser ses effectifs en supprimant 7 000 emplois sur 40 000 d’ici à 2017.