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L’industrie sonnée

Actu | L’éco du mois | publié le : 03.04.2014 |

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Le « redressement productif » n’a pas eu lieu. 263 fermetures de sites industriels et 124 ouvertures ont été annoncées en 2013, soit un solde négatif de 139 sites, selon le cabinet Trendeo (contre – 100 en 2012). « Bien que les facteurs structurels (gains de productivité plus élevés, déformation de la structure de la demande, externalisation des services) expliquent plus de la moitié des destructions d’emplois industriels dans la période 1980-2007, la concurrence internationale semble contribuer de façon croissante aux destructions d’emplois industriels », explique la Direction générale du Trésor dans une étude sur les défis de l’économie française parue en février.

Les coûts salariaux unitaires (voir Repère ci-contre), qui ont progressé de 10 % dans l’industrie française entre 2000 et 2012 alors qu’ils ont reculé de 6 % dans l’industrie allemande, ne sont pas les seuls responsables. La consommation intermédiaire de services représente 15,7 % de la valeur de la production, soit presque autant que la main-d’œuvre (16,2 %), après avoir augmenté de 36 % entre 1990 et 2011. En effet, la facture de la R & D, des sièges sociaux, des conseils de gestion et de l’intérim est de plus en plus salée. La consommation intermédiaire de biens (60 % des coûts de production en 2011) subit « la hausse des prix de l’énergie, de la cokéfaction et du raffinage, de la construction et des matériels de transport ». En revanche, la dépréciation de l’euro de 2008 à 2012 aurait joué en faveur de la France, en diminuant les prix des exportations françaises de 1 point par an en moyenne par rapport aux pays partenaires. Malgré la hausse de leurs dépenses, les entreprises françaises ont « maintenu leur compétitivité-prix » en rognant sur leurs marges et en diminuant leurs investissements, ce qui a « potentiellement contribué à freiner » leur montée en gamme. Le Trésor réfute l’idée que la France se rattrape grâce à sa compétitivité hors prix, c’est-à-dire à ses innovations. « La dernière édition du tableau de bord de l’innovation établi par la Commission européenne […] place la France au onzième rang sur 27, avec un score très proche de la moyenne de l’UE à 27. »

Alain Roux

Bilan de la Big Society de Cameron

Plus de trois ans après sa mise en application au Royaume-Uni, le concept de Big Society est analysé à la loupe par l’Institut de l’entreprise. Après avoir fait couler beaucoup d’encre, la terminologie de cette entreprise de transformation profonde du modèle social britannique ne fait plus partie des éléments de langage du gouvernement Cameron, mais ses concrétisations se poursuivent, notent Eudoxe Denis, le directeur des études, et Lætitia Strauch, chargée d’études au sein du think tank libéral. Ce mouvement qui vise à baisser le poids de l’État et à réduire la dépense publique en mobilisant bénévoles, ONG, entreprises sociales… pour contribuer au fonctionnement des services publics connaît un succès mitigé. Les premiers résultats concernent la politique de retour à l’emploi (taux de chômage et d’activité se sont améliorés), le financement du tiers secteur et la réforme éducative. En 2013, on comptait 174 free schools ouvertes et 105 autres sont attendues cette année. Ces écoles indépendantes gratuites affichent des performances supérieures aux écoles publiques. En revanche, l’ouverture des services publics aux initiatives privées et le recours au bénévolat ne décollent pas. Une Big Society déclinable en France Pas sûr, mais le modèle mérite qu’on s’y arrête, notent les auteurs. Si le Royaume-Uni « cherche encore sa voie » en cette période de sortie de crise, il le fait « avec un temps d’avance et c’est cela qui compte ».

S. F.