Voilà quatre ans, en avril 2010, Hewlett-Packard signait un accord triennal « égalité professionnelle » jugé très innovant. La direction s’y engageait notamment à consacrer une enveloppe de 1 million d’euros à la résorption des écarts salariaux entre hommes et femmes. Salué par les syndicats, le texte avait été paraphé par tous, à l’exception de la CGT. Une époque révolue. Depuis bientôt deux ans, l’entreprise n’est plus couverte par le moindre texte. Un manque que la direction a pallié, pour l’année 2013, en octroyant, en octobre, une hausse de salaire à 212 collaboratrices au titre du précédent accord et des NAO.

En parallèle, Hewlett-Packard a aussi lancé des négociations. Qui s’éternisent. Ouvertes en juin 2013, les discussions ont vu leur terme plusieurs fois repoussé, au moins jusqu’en avril. Sans surprise, ce ne sont pas les mesures portant sur le recrutement, les promotions, l’articulation entre vie professionnelle et vie familiale qui cristallisent les tensions. Mais celles relatives aux salaires. Forts de l’expertise du cabinet Sextant, déjà à l’œuvre voilà quatre ans, les syndicats accusent leur direction de vouloir minorer les écarts de rémunération – et donc les rattrapages. En cause, l’élargissement des groupes professionnels de référence servant à comparer les rétributions. Et l’instauration d’une marge d’erreur de 2 %, qui gomme les faibles disparités.