Pas simple de changer de nom ! Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC, en fait ces dernières semaines la difficile expérience. Dans son scénario idéal, elle imaginait s’appuyer sur la créativité de ses adhérents pour rebaptiser le syndicat. Et tourner une page de son histoire, lui qui fêtera cette année ses 70 ans. Le 3 février, elle lance une plate-forme collaborative ouverte aux 160 000 adhérents et les appelle à proposer des noms.

Résultat, sur les 7 000 votes, un seul est retenu par le comité directeur du 24 mars : Synaxia, le syndicat dédié à l’action. À l’origine, trois autres propositions auraient dû sortir du lot pour qu’une assemblée générale extraordinaire, initialement prévue le 14 avril, fasse son choix. Las ! C’était sans compter une levée de boucliers au sein des fédérations une fois les premiers noms dévoilés, tels Avocôté, Vox KH, Acliance, Audace & Vous ou encore Altivox. « C’est nul ! On dirait pour certains des noms de médicaments », s’énerve un adhérent.

« On a choisi la voie de la complexité, reconnaît Régis dos Santos, le patron de la Fédération des banques (SNB CFE-CGC), fidèle supporteur de Carole Couvert. Mais cela montre que nous sommes en mouvement. Je ne regrette pas cette belle démarche. » D’autres fédérations se sont montrées plus critiques. La Métallurgie en tête et, plus étonnamment, celle de l’Énergie, l’organisation d’origine de la présidente, qui a beaucoup soutenu cette expérience collaborative à ses débuts. Christian Taxil, son secrétaire général, s’est fendu d’une lettre à ses adhérents le 14 mars leur enjoignant de ne pas participer au vote pour ne pas donner plus de crédit à ces noms. Finalement, pour éviter un joli fiasco, Carole Couvert a décidé de reporter l’assemblée générale extraordinaire au début de l’été. En attendant, elle est revenue à la bonne vieille méthode en faisant appel à deux agences de communication. Elles devront lui présenter chacune un nom d’ici au 21 avril pour que le prochain comité directeur du 28 avril puisse se prononcer sur la shortlist.