Avant Cap 2016, il y a eu Cap 2013. Quand Arcelor­Mittal n’avait pas encore subi les contrecoups de la croissance molle en Europe. La renégociation de cet accord de groupe sur le temps de travail, l’emploi et la mobilité s’annonçait très dure. « Les sociétés du groupe en Europe avaient plutôt augmenté le temps de travail. Or on voulait garder les 35 heures », indique François Pagano, DS CFE-CGC. « Nous réclamions aussi une négociation centrale alors que la direction avait imposé des accords décentralisés pour le contrat de génération », ajoute Patrick Auzanneau, représentant CFDT.

Finalement, le texte a été signé par la CFDT, la CFE-CGC et FO. Les 35 heures sont main­tenues et les pratiques locales sur les temps de présence selon la diversité des métiers, des marchés et des besoins sont conservées. Une forme de reconnaissance de la pénibilité est même acquise avec la possibilité pour les salariés postés à trois ans de la retraite de ne plus travailler la nuit tout en gardant leur niveau de salaire. Enfin, les seniors à deux ans de la retraite peuvent travailler à 80 % payés à 90 %, les cotisations sociales correspondant à un temps plein étant payées par l’employeur.

En contrepartie, Laurent Guerra, le DRH France, a mis dans la balance la formation en partie sur le temps libre et une flexibilité accrue. Un compte de temps collectif est créé pour mettre de côté les jours de travail supplémentaires non payés (au maximum dix jours sur la durée de l’accord) afin de maintenir les salaires en cas de baisse d’activité. À la fin de la période, les heures restant sur le compte seront versées dans le compte-épargne temps de chacun et légèrement abondées. « Nous voulions démontrer qu’il était possible de garder un dialogue social de qualité tout en in­troduisant des nouveautés », indique Laurent Guerra.