– Je m’inquiète de cette montée des arrêts courts… 22 % en trois mois ! Qu’est-ce qui se passe

– Les équipes sont sous pression. Le corps parle. Il faudrait lâcher du lest, montrer que le groupe est attentif.

– Vous êtes gentil, Jean-Luc ! Mais on a des objectifs à atteindre ! C’est pas le moment de s’endormir sur ses lauriers, sinon c’est pas des arrêts que tout le monde va prendre, mais la porte !

– On pourrait peut-être mettre en place une hot-line psychologique ?

– Et une vaccination antigrippe gratuite. Elle est coriace cette année.

“Une partie de la population salariée ne bénéficie pas de couverture complémentaire d’un arrêt de travail par l’employeur, soit parce qu’elle ne remplit pas les conditions légales (un an d’ancienneté au minimum), soit parce qu’aucune garantie collective n’est prévue. »

Cour des comptes, juillet 2012.

François Hollande l’a réaffirmé lors de la présentation du plan cancer début février : les petits temps partiels pourront dès janvier 2015 être couverts en cas d’arrêt maladie. Actuellement, il faut avoir travaillé deux cents heures durant le trimestre précédent pour être indemnisé, soit l’équivalent d’un mi-temps. Ce qui exclut quantité de salariés, des femmes pour la plupart, œuvrant dans les services. Un décret devrait être prochainement publié.

C’est le nombre moyen de jours d’absence dans le privé en 2012, soit une hausse de 18 %. Les plus de 50 ans s’arrêtent davantage et plus longtemps.

milliards d’euros, telle est la facture pour les entreprises (coût de remplacement des salariés, complément de salaire employeur).

des DRH estiment que la hausse du taux d’absentéisme est liée à l’état de santé des salariés. Et seulement 40 % pointent la charge et l’organisation.

Source : Alma, 2013.

Fin 2011, la droite avait instauré une journée de carence pour limiter les abus. La gauche l’a illico supprimée pour compenser l’absence de coup de pouce salarial. La disparition du fameux jour de carence dans le secteur public a ravivé les débats sur les inégalités entre salariés du privé, qui en ont jusqu’à trois, et fonctionnaires. Or, selon une étude de Sofaxis, les arrêts maladie d’une journée ont chuté de 43,2 % dans les collectivités territoriales et de 40,6 % dans les établissements de santé en 2012. Soit 164,3 millions d’euros économisés pour la fonction publique. Le renforcement des contrôles par l’Assurance maladie devrait permettre de récupérer 8 millions d’euros. Mais, sur le terrain, la pilule a toujours du mal à passer…

Quatre lettres pour identifier un régime bien connu des entreprises puisqu’il finance les dépenses liées aux accidents du travail et aux maladies professionnelles.

Pour la première fois depuis belle lurette, la courbe de l’accidentologie et des pathologies au travail a accusé une baisse en 2012. Mais la branche voit sa situation comptable se dégrader. En 2014, le solde devrait atteindre 200 millions d’euros, moitié moins qu’un an auparavant.