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Le bilan des lois Hartz… par Hartz

Actu | L’éco du mois | publié le : 05.03.2014 |

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Après avoir été reçu par François Hollande en novembre 2013, Peter Hartz vient de publier le bilan de ses réformes sur le site du think tank social-démocrate En temps réel. Le président de la Commission chargée de « rénover » le droit du travail allemand en 2002 appelle « l’Europe et la France » à s’inspirer des mesures drastiques de libéralisation du marché du travail mises en place par l’Allemagne entre 2003 et 2005, tout en évitant « les erreurs du début ». « De 10 % de la population active » en 2002, « le taux de chômage a été réduit à 5,5 % » aujourd’hui, se félicite-t-il. Il estime qu’il a rempli son objectif d’inciter à l’activité les populations les plus éloignées de l’emploi. Parmi les allocataires du minimum social baptisé « Hartz IV » (du nom de la loi entrée en vigueur en 2005), comparable au RSA français, le nombre de personnes « aptes au travail » ? a diminué de 9,5 % entre 2006 et 2009. Tandis que parmi les Aufstocker (voir Repère), les personnes malades et handicapées représentent respectivement 35 % et 11,2 % en 2009 : la preuve selon l’auteur de leur insertion sur le marché du travail.

Paradoxalement, l’artisan de la réduction à douze mois de l’indemnisation chômage (contre vingt-six auparavant) et de la multiplication des minijobs, ces emplois à bas salaire exonérés de cotisations retraite et assurance maladie, se montre soucieux des inégalités montantes en Allemagne. « Pour les chômeurs en fin de droits, nous estimions que le minimum permettant de vivre décemment devait être supérieur à 500 euros. Le gouvernement en a décidé autrement en fixant un montant légèrement inférieur à 400 euros, établi actuellement à 382 euros. » La Commission Hartz avait également « préconisé l’instauration d’un minimum horaire de 7,50 euros qui nous semblait garantir un revenu minimum digne », projet porté par Angela Merkel douze ans plus tard. L’Élysée a démenti, fin janvier, l’information du quotidien Saarbrücker Zeitung selon laquelle Peter Hartz était devenu conseiller de François Hollande…

Alain Roux

Les associations à la traîne en matière de rémunération

L’équivalent de 5 % de la masse salariale des secteurs public et privé : c’est ce que représentent, selon une étude du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, les 37 milliards d’euros de rémunérations versées par les associations (et autres fondations). Sur 1,3 million d’associations, seules 165 000 d’entre elles ont au moins un salarié, pour un volume total de 1,8 million d’emplois (temps complets et temps partiels confondus). Les 50 structures analysées (soit 4 112 personnes) affichent des niveaux de rémunération inférieurs, à responsabilité équivalente, de 6 % à ceux du secteur marchand et de 33 % pour les postes de direction, si l’on prend en compte le salaire médian de base. Sans surprise, si la comparaison porte sur la rémunération totale (incluant part variable, intéressement et participation), les écarts varient de 13 % à 56 % pour ces mêmes postes. Dans le monde associatif, « la quasi-absence de part variable entraîne un faible écart entre le salaire de base et la rémunération totale », note Deloitte. « Un constat qui traduit probablement un déficit d’analyse de la notion de performance. » En revanche, le secteur associatif est beaucoup plus égalitaire : l’éventail des salaires est, en effet, de 1 à 5,5 au lieu de 1 à 8,4 dans le secteur marchand. Les métiers les moins rémunérateurs sont ceux de l’humanitaire, le secteur médico-social se situant en tête.

J.-P. C.