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Vie des entreprises

L'e-business, nouvelle marotte des écoles

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.10.2000 | Valérie Lespez

Les écoles de commerce accommodent désormais l'e-business à toutes les sauces. Avec le soutien des entreprises, à l'affût de nouvelles compétences.

C'est le nouveau fonds de commerce des écoles d'enseignement supérieur. Pas un établissement qui ne se lance dans la création d'une option, d'un module, d'un diplôme, voire d'une filière complète, dédiés à l'e-business. « Les étudiants sont de plus en plus férus d'informatique et d'Internet. Nous devons répondre à leurs souhaits », assure Jean-Marc Raggi, responsable de la filière vente et marketing à l'Escem (École supérieure de commerce et de management, ex-ESC Tours et Poitiers), qui a ouvert cette année une filière complète en e-business. Les étudiants étrangers aussi en veulent. « La demande croissante de la part des candidats étrangers pour intégrer nos programmes nous a aussi poussés à diversifier notre offre », ajoute Lee Schlenker, le Monsieur E-Business de l'ESC Grenoble. L'école propose un MBA et un mastère spécialisés. Mais l'entrée dans le commerce électronique est aussi une question d'image : « HEC et Télécoms Paris, qui se targuent d'être à la pointe dans leur domaine respectif, ne pouvaient ignorer l'e-business », atteste Jacques Landrevie, professeur à HEC et codirecteur du mastère Net business monté avec l'ENST.

Surtout, les écoles sont pressées par les entreprises, friandes de ces nouvelles compétences. « Nos partenaires recherchent par exemple des recrues capables de mettre en œuvre des sites marchands qui s'intègrent à leur mode de distribution traditionnel », précise Jean-Marc Raggi, à l'Escem. Sans toujours bien définir les profils qu'elles attendent. « Elles ont malheureusement peu d'idées précises sur les besoins en recrutement et en formation dans ce domaine », explique Lee Schlenker, à l'ESC Grenoble, qui accueille, parmi les enseignants de ses formations en e-business, des cadres de Bull, de France Télécom, de Nokia, et surtout d'IBM, partenaire privilégié du mastère. Une petite dizaine d'entreprises (les cabinets McKinsey, Bain & Company, Carrefour, IBM…) président également aux destinées du mastère Net business de HEC et Télécoms Paris. « Notre conseil scientifique leur est ouvert. Nous modifierons la formation en concertation avec les entreprises partenaires, en fonction des évolutions technologiques d'Internet », précise Jacques Landrevie, à HEC. « Dommage, la rivalité des écoles entre elles empêche la création d'un réseau commun sur le sujet, regrette Jacques Delplancq, directeur délégué auprès du président d'IBM. Cela nous oblige à trouver un créneau particulier avec chacune d'elles, pour éviter de concurrencer les autres formations que nous parrainons. »

La main au porte-monnaie

La plupart des entreprises mettent la main au porte-monnaie pour soutenir ces formations : le cabinet-conseil Roland Berger & Partners a ainsi investi 12 millions de francs dans la chaire e-business de l'Insead. Même effort pour la banque d'affaires Morgan Stanley, qui parraine l'e-laboratoire de recherche de cette école. Et la concurrence est rude : Hewlett-Packard, associé de longue date à l'ESC Grenoble, s'est fait souffler la place par IBM, désormais partenaire privilégié de l'école pour l'e-business. « La notion d'e-business est trop réductrice pour nous, se défend Jacques Misselis, responsable des partenariats avec les écoles chez Hewlett- Packard. Nous préférons parler d'e-services et nous avons quelques projets de partenariats dans ce sens. »

Auteur

  • Valérie Lespez