L’ex-Rhodia se veut exemplaire à l’égard de ses salariés, de ses clients et de ses fournisseurs. En décembre, le groupe chimique a signé un accord avec le syndicat IndustriAll Global Union, une organisation qui représente quelque 50 millions de travailleurs des secteurs minier, de l’énergie et de la manufacture dans 140 pays. Solvay promet de respecter les conventions de l’OIT et le Pacte mondial de l’ONU. Le texte de l’accord comporte également neuf résolutions propres au groupe portant sur la santé, la sécurité, l’employabilité, la protection sociale et les relations de responsabilité avec les fournisseurs et les sous-traitants. « Nous nous engageons notamment à respecter partout les droits sociaux défendus par l’OIT. Cela peut paraître évident, mais cela va mieux en l’écrivant, précise Jacques Kheliff, le directeur général du développement durable du groupe. « Nous avions déjà signé un accord similaire chez Rhodia. Et c’est aux États-Unis que nous avons eu le plus de mal à l’imposer pour modifier un dialogue social traditionnellement très dur. » Et d’expliquer que l’expérience acquise avec Rhodia démontre que ce type d’accord au niveau mondial constitue un guide pour le management local et permet de créer une dynamique sociale positive.

« Tant mieux si cela sert les intérêts des salariés dans certains pays, réagit Sébastien Léonard, CGT, du comité d’entreprise européen. Mais ce texte ne sert à rien en France. Il reprend des normes que nous avons déjà dépassées dans la législation. »

Conscient des limites du dialogue social mondialisé, Jacques Kheliff s’interroge sur la possibilité de « décliner cet accord dans chaque région du monde, avec les acteurs locaux ». Reste que c’est plutôt l’inverse qui se passe, avec l’ouverture du CEE à des représentants de salariés issus d’autres continents.