Pourquoi Axa s’est-il doté d’un « lab » ?

La transformation digitale est une priorité pour l’entreprise. Nous y consacrons 600 millions d’euros sur trois ans. En France, nous sommes encore au début de la révolution digitale. Au Royaume-Uni, 75 % des souscriptions de produits d’assurance se font sur Internet. En France, c’est 4 %. Dans la Silicon Valley, les agents d’assurance n’ont pas disparu, mais ils sont très présents sur les réseaux sociaux.Un tiers de nos agents utilisent ces réseaux pour échanger avec leurs clients.Une entreprise qui ne prépare pas ce tournant aujourd’hui disparaîtra demain. Pour rester leader dans l’assurance, on se doit d’en­gager très vite cette transformation. C’est le rôle d’Axa Lab.

Vous avez choisi d’installer ce lab en Silicon Valley

Le succès de la Silicon Valley, c’est la proximité qui existe entre les universités, les entreprises et les venture capitalists. L’une des missions du lab est de rapprocher Axa de cet écosystème bouillonnant et de connecter l’entreprise aux grands noms d’Internet comme Google pour capter leurs innovations et comprendre leurs répercussions sur nos marchés.Le lab sert aussi à détecter les tendances et les talents dont l’entreprise a besoin pour se transformer. Aujourd’hui, rares sont les entreprises de l’économie traditionnelle à être présentes en Silicon Valley. Axa est la seule société d’assurance à s’y trouver via le lab.

Comment diffuser cette culture digitale ?

En formant nos collaborateurs. On le fait à travers notre plate-forme de formation Axa University. Nous allons compléter les programmes en créant de nouveaux formats de cours en présentiel, tels des ateliers de résolution de problèmes. L’idée est d’amener des collaborateurs à travailler ensemble à l’amélioration du parcours des clients sur Internet. Pour cela nous avons besoin de mixer les experts métiers et les experts du numérique. D’ici au mois de juin, nous allons aussi mettre sur pied du reverse mentoring pour connecter les senior executives aux nouvelles générations qui pratiquent les outils numériques. Nous étudions enfin la mise en place d’un corporate open online courses pour diffuser un premier niveau de culture digitale aux collaborateurs.

Quels sont les impacts sur vos pratiques RH ?

L’un des enjeux est d’attirer des talents très au fait de cette culture numérique.Nous travaillons avec les équipes RH pour mettre en phase nos process de recrutement avec cette révolution digitale.On commence à utiliser LinkedIn pour entrer en contact avec cette jeune génération, ou encore Skype pour réaliser les premiers entretiens.

Frédéric Tardy Directeur marketing et distribution du groupe Axa.