Le syndicat Commissions ouvrières alerte sur le risque accru de pauvreté.
Les politiques d’austérité mises en place en Espagne depuis le début de la crise sont en train de fragiliser les systèmes de protection sociale. C’est l’une des conclusions du rapport diffusé par le syndicat Commissions ouvrières le 10 janvier dernier, qui alerte sur le risque croissant d’exclusion lié à l’impact croisé de la crise et des mesures d’ajustement.
Le rapport pointe comment les réductions budgétaires affaiblissent la portée des amortisseurs sociaux au moment où ils sont le plus nécessaires, tandis que les salaires baissent et que les pensions de retraite, dont dépendent 9 millions de personnes, ne sont plus revalorisées en fonction de l’inflation.Le risque de pauvreté s’étend, alors que les aides aux familles ou aux personnes dépendantes tendent à disparaître, que la moitié des 6 millions de chômeurs ne reçoit plus de prestations et que plus de 650 000 foyers sans revenu n’ont accès à aucun type de prestation minimale de la part de l’État ou des régions.
« Si rien n’est fait, le risque de pauvreté va se consolider et le problème de l’exclusion sociale va affecter des millions de personnes », avertit Carlos Bravo, le responsable de la politique sociale aux Commissions ouvrières.
Ce rapport est diffusé au moment où le pays semble renouer avec une timide croissance après deux ans de récession. Mais il va falloir encore patienter avant que les améliorations touchent l’économie réelle. Pour les auteurs du document, il ne suffit pas de se réjouir que le chômage cesse de progresser, il faut aussi relancer l’activité du pays, alors que plus de 26 % de la population active est sans emploi.