C’est un numéro de funambule qu’est en train de faire la toute nouvelle présidente de l’Unedic : diriger un organisme paritaire tout en prenant part aux négociations qui vont dessiner son avenir… Périlleux, mais pas gênant pour cette secrétaire confédérale qui suit les questions d’emploi à la CFDT depuis 2010. « On ne peut pas distinguer les deux casquettes, l’une et l’autre se complètent », assure cette Iséroise de 45 ans qui annonce la couleur : « Il ne faudrait pas que les discussions soient dictées par des enjeux strictement financiers. » Le Medef et le vice-président de l’Unedic, Jean-François Pilliard, également chargé du dossier Avenue Bosquet, sont prévenus. Lui qui refuse mordicus toute hausse de cotisation pour renflouer les caisses du régime qui a perdu 4 milliards d’euros en 2013 et dont le déficit cumulé atteint 18 milliards…

Ce dialogue de sourds n’est pas fait pour effrayer Patricia Ferrand, qui s’inscrit dans les pas de Laurent Berger, actuel numéro un de la centrale.À 30 ans, après avoir travaillé au sein de l’Institut de recherche pour le développement, son expertise la mène tout droit à la CFDT. Diplômée de Sciences po Grenoble et titulaire d’un DEA d’économie appliquée, elle entre en 2001 à la Fédération de la chimie-énergie pour prendre en charge la formation économique des militants. L’héritage familial n’est pas non plus étranger à ce choix de carrière. « On parle toujours politique à table », raconte celle qui a grandi entourée du « Guide de vos droits », édité par… la CFDT !

Patricia Ferrand

Présidente de l’Unedic.