Les salariés de Microsoft France seront bientôt fixés sur la licéité du système d’évaluation mis en place en 2011 par leur direction, en application d’une directive mondiale. Le TGI de Nanterre devrait examiner fin janvier les griefs formulés par les CE et CHSCT à l’encontre du dispositif. Selon les deux instances, celui-ci s’apparenterait à du ranking, les managers étant priés de noter leurs troupes – de 1 pour les meilleurs à 5 pour les plus mauvais – en respectant une courbe de distribution fixée à l’avance. « C’est d’autant plus problématique que les notes déterminent les niveaux d’augmentation et de bonus », explique Pascal Vaché, secrétaire CGT du CHSCT. Un argument contesté par la direction, qui a d’ailleurs renommé les réunions de « calibration » en réunions « d’harmonisation ».

Dans cette bataille à l’issue très incertaine, les CE et CHSCT ont marqué un point. Début décembre, le TGI de Nanterre a condamné l’entreprise, le DRH et l’ex-responsable des relations sociales pour délit d’entrave. En cause, le déploiement du dispositif alors que les instances n’avaient pas rendu leur avis. Un jugement qui ne va pas détendre les relations sociales. Depuis les élections de juin, le CE, scindé en deux camps irréconciliables de quatre élus chacun, est totalement bloqué. Avec, à sa tête, un secrétaire CFTC élu grâce à la voix de la direction…