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La DRH, ce trop facile fusible

Idées | Culture | publié le : 02.12.2013 | A. F.

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La DRH, ce trop facile fusible

Crédit photo A. F.

Dans Élisabeth ou l’Équité, Éric Reinhardt montre les manipulations à l’œuvre lors d’une cession d’usine, à travers la DRH, première victime.

Passage à la scène réussi pour le romancier Éric Reinhardt. Avec Élisabeth ou l’Équité, commandé et mis en scène, sobrement, par Frédéric Fisbach au Théâtre du Rond-Point, il nous sert un conte social ultraréaliste, où il poursuit la radiographie de la société capitaliste entamée dans ses livres. Le personnage principal, Élisabeth Basilico (interprétée par une Anne Consigny tout en subtilités), a beaucoup de points communs avec l’héroïne de son dernier opus, le Système Victoria (éd. Stock, 2011) : DRH tout en escarpins, libérale revendiquée et femme de pouvoir assumée, aussi à l’aise à New York avec le patron américain du fonds de pension propriétaire de l’entreprise qu’à Villeneuve-Saint-André avec le délégué CGT de l’usine dont elle réduit les effectifs.

Au risque d’être abrupt pour les non-initiés, Éric Reinhardt nous plonge, d’emblée, dans les tractations techniques pour relater la schizophrénie du métier. La première scène la montre dans son travail d’approche du syndicaliste, qu’elle va sonder sur un PSE « qui convienne ». La deuxième (en anglais sous-titré !) la voit négocier les conditions de départ avec le patron américain. La troisième relate le CCE… Éric Reinhardt n’évite aucune complexité. C’est la force de sa première pièce qui narre la mise à mort professionnelle de la DRH, au final manipulée par tous, puis sa renaissance. Seul bémol, il lui faut deux heures et vingt minutes.

Élisabeth ou l’Équité, Éric Reinhardt. Jusqu’au 8 décembre au Théâtre du Rond-Point, Paris XIXe.

Auteur

  • A. F.