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Décodages

« Nous sommes une entreprise profitable et responsable »

Décodages | management | publié le : 02.12.2013 | Éric Béal, Jean-Paul Coulange

Comment s’est déroulée la fusion entre DomusVi et Dolcéa ?

Nous n’avons pas rencontré de réticences internes. Dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, le personnel est souvent plus attaché à sa mission qu’à son entreprise. Ensuite, les deux entités avaient une culture d’entreprise inégale et étaient arrivées un peu à la limite de leur modèle managérial respectif. Par ailleurs, j’ai présenté le projet d’entreprise aux cadres six mois avant la réalisation concrète, de manière à répondre du mieux possible aux interrogations. Enfin, pour que la fusion ne soit pas l’alpha et l’oméga du projet d’entreprise, nous avons mené de gros chantiers structurants, comme le déploiement de SAP, un chantier RH, de manière à concrétiser rapidement le nouveau périmètre.

Votre secteur d’activité est-il durablement préservé de la crise ?

L’augmentation de la population de personnes âgées est indéniable, même si nous constatons une phase de stabilisation et si nous n’attendons pas de nouvelle poussée démographique avant 2020 ou 2025.

Cela dit, la part de personnes qui restent chez elles augmente grâce aux soins à domicile et on assiste à un développement des résidences non médicalisées, deux activités dans lesquelles DomusVi est fortement impliqué. Concernant notre santé financière, nous sommes une société de services, locataires des murs de nos établissements. En réalité, les fortunes dans ce secteur sont immobilières. Une fois réglés le loyer de nos établissements et les impôts, le bénéfice 2013 devrait atteindre moins de 2 % du chiffre d’affaires.

Pourquoi ne pas développer une même enseigne commerciale comme le fait votre concurrent Korian ?

Nous préférons privilégier une logique d’enracinement local et historique de la résidence. Nous pensons que nous pouvons garantir l’unité du groupe autrement que par l’adoption d’une marque unique.

Quel niveau d’autonomie laissez-vous aux directeurs d’établissement ?

Nous sommes à la fois très centralisateurs via SAP et très frontline first avec une forte autonomie donnée à nos directeurs sur le cœur de métier. Il faut que chaque directeur de résidence puisse s’adapter à son environnement immédiat. Nous construisons une histoire collective grâce à l’amélioration des conditions d’emploi, à la mise en place de procédures d’intégration, à la négociation avec le comité de groupe, volontairement mis en place, sur les seniors, la pénibilité, voire sur l’intéressement, afin de compenser partiellement l’absence de participation dans les résidences de moins de 50 salariés.

Allez-vous harmoniser les statuts de vos personnels « postfusion » ?

La masse salariale représente 48 % de notre chiffre d’affaires. L’harmonisation par le haut ne peut donc pas être le dénominateur commun. Cela dit, si nous voulons que nos clients soient bien accompagnés, il faut installer un climat positif dans lequel notre personnel se sente bien au travail. La bientraitance, cela commence par la reconnaissance, y compris non monétaire, du travail de tous. Nous mettons un accent fort sur la formation pour donner la possibilité à une grande partie de nos salariés de progresser professionnellement. La moitié de nos infirmier (ère)s est issue de la formation interne. La qualité de nos salariés doit constituer à la fois un « marqueur DomusVi » et un avantage comparatif fort et durable.

Pourquoi avez-vous décidé de recruter 500 emplois d’avenir ?

Nous sommes une entreprise profitable et responsable, responsable notamment envers les jeunes demandeurs d’emploi. Bien sûr, cet engagement vient s’ajouter à nos 1 600 recrutements annuels. Pour autant, ces profils d’emplois d’avenir correspondent en partie à ceux que nous avons l’habitude de recruter sur des postes peu qualifiés. Et comme nous sommes confrontés à des pénuries de compétences dans certaines régions, recruter des emplois d’avenir nous permettra de former les salariés dont nous avons besoin. C’est pour ça que DomusVi se positionne comme « entreprise de la première chance ».

Jean-François Vitoux

51 ans.

1989

Administrateur de la Ville de Paris.

1990

Senior manager chez Bossard Consultants puis Deloitte.

1995

Directeur des études du RPR.

2000

DGA de la Société nationale immobilière.

2010

Président du directoire de DomusVi.

Auteur

  • Éric Béal, Jean-Paul Coulange