Il ne s’en tirera pas comme ça ! Sa crédibilité sociale, on va lui écorner ! » Dans le viseur de Nicole Delebecque, déléguée syndicale CFDT de La Redoute, l’homme d’affaires François-Henri Pinault, P-DG de Kering (ex-PPR). Le 29 octobre, les salariés du VPCiste nordiste apprenaient la volonté de la maison mère de céder sa plate-forme industrielle de la Martinoire (1 400 salariés) et son service relations clients (250 salariés). Avec, au passage, la suppression de 672 emplois minimum. Un coup de couteau dans le dos pour la syndicaliste entrée à La Redoute à la fin des années 1970 comme rédactrice commerciale. « Depuis juin, nous nous réunissions avec la direction de l’entreprise et Kering pour travailler sur les difficultés et la façon de les dépasser. À aucun moment il n’a été question de cession ! » Une catastrophe sociale aussi. « Dans de nombreuses familles, l’un des conjoints est déjà au chômage. Et certains, compte tenu de leur âge, ne retrouveront pas d’emploi facilement. »
Sur les 2 500 salariés de La Redoute, un bon millier a plus de 50 ans. Dès le 7 novembre, les « Redoutables », emmenés par l’intersyndicale CFDT-CGT-CGC et SUD, ont battu le pavé à Lille pour faire entendre leur colère. Le 21 novembre, ils haranguaient François-Henri Pinault sous les fenêtres de ses bureaux parisiens. À leurs côtés, les élus locaux, dont Martine Aubry, qui entendent peser de tout leur poids politique. « Nous n’accepterons pas que Kering lâche les salariés sans garanties sociales », pointe Nicole Delebecque. Mi-novembre, le groupe n’avait toujours pas annoncé le nom des repreneurs, ni convoqué de réunion de CE.
Déléguée syndicale centrale CFDT de La Redoute.
