Un manager a-t-il avantage à traquer les employés toxiques et sanctionner les langues de vipère ? À en croire l’essayiste française Laurence Bourgeois, la réponse est non, note le quotidien suisse. Car râler, persifler ou colporter des rumeurs produirait des bienfaits collectifs inattendus. L’auteure d’Éloge de la critique et des jeux de pouvoir en entreprise (éd. Eyrolles) estime que les ragots sont non seulement utiles à leurs auteurs et à leurs destinataires, mais améliorent aussi l’efficacité globale de l’entreprise. « Au contraire de l’employé modèle, les médisants sortent du moule et innovent en bousculant les lignes existantes. » Ces considérations n’ont pas manqué de faire s’étrangler des spécialistes du conflit en entreprise et la blogosphère suisses. « Totalement inepte. Ce livre est une apologie de la machine à café », s’emporte un détracteur.