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Gendarmes amiantés

Actu | À suivre | publié le : 02.11.2013 | Rozenn Le Saint

Un agent attaque les ministères de l’Intérieur et de la Défense pour avoir été exposé à la fibre.

Désarmant. Des gendarmes chargés de fouiller dans les archives du plus gros producteur mondial d’amiante, Eternit, ont été envoyés sur place sans aucun masque. « L’un d’entre eux a développé des plaques pleurales et engagé une démarche de reconnaissance de maladie professionnelle et de compensation auprès du Fonds d’indemnisation des victimes. Il est toujours gendarme et n’a pas souhaité poursuivre son employeur en justice », relève l’avocat Michel Ledoux.

Ce dernier a reçu deux agents de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, une brigade de six gendarmes spécialisée dans l’amiante. Le second officier, retraité, a déposé une requête auprès du tribunal administratif le 16 octobre contre les ministères de l’Intérieur et de la Défense pour « préjudice d’anxiété » et « découlant des troubles dans les conditions d’existence ». Lui n’a pas – encore ? – développé de pathologie, mais « il a été envoyé sans équipement de protection dans les caves d’Eternit, un espace confiné. Il sait qu’il a été très exposé et vit dans l’incertitude et le stress de développer une maladie liée à l’amiante », argumente l’avocat Romain Bouvet, associé au cabinet Ledoux. Les faits se sont produits en 2006 au siège d’Eternit, à Vernouillet (Yvelines), dans le cadre de commissions rogatoires délivrées par Marie-Odile Bertella-Geffroy, la juge d’instruction du pôle santé publique, qui a dû quitter son poste en mars.

« Les gendarmes ont travaillé dans les archives une demi-journée seulement. Ils ont interpellé leur hiérarchie sur la poussière, qui a suspendu la perquisition et fait appel à une société de désamiantage pour décontaminer les archives », se défend le colonel Jacques Plays, adjoint au sous-directeur de la police judiciaire. « Avec l’amiante, il n’y a pas de règle. Une exposition très courte, même de six heures, comme c’est le cas dans cette affaire, peut suffire pour développer les pires pathologies des années, voire des décennies plus tard », rétorque Michel Ledoux.

Auteur

  • Rozenn Le Saint